Des échauffourées ont éclaté dans la daïra de Berriane la violence qui y règne toujours, ne cesse de se propager dans d'autres villes. Jusqu'à quand pouvons-nous nous limiter à nous poser la question: qu'est-ce qui se passe dans la vallée du M'Zab? Des affrontements, nous les avons vécus. Des morts nous les avons vu enterrer. Des magasins et voitures, nous les avons vu brûler. Des réactions, nous en avons vues aussi. Des solutions, nous en avons entendu... Et là, ce sont d'autres de Ghardaïa qui prennent feu. C'est d'autres affrontements, d'autres magasins brûlés... Que s'est-il passé et qu'est-ce qui se passera encore. La réponse de Sofiane, un jeune résidant de la ville de Beriane résume parfaitement la situation; «C'est toujours les deux communautés qui se regardent en ennemis et se déclarent la guerre pour peu que l'occasion se présente.» Alors que la ville de Ghardaïa a commencé à retrouver le calme, la nuit de vendredi à samedi derniers la fait convulser de nouveau. Des échauffourées ont éclaté dans la daïra de Berriane. En effet, la ville de Berriane située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Ghardaïa, elle aussi se voit contaminée par les affrontements. Elle a connu samedi dernier, de graves incidents. Les deux communautés, mozabite et arabe, se sont livré une véritable guerre. Dans la nuit du vendredi dernier, une voiture appartenant à un Arabe a été incendiée avec à son bord son conducteur. Ce qui a poussé des jeunes de sa communauté à riposter en brûlant un kiosque et deux restaurants appartenant à des Mozabites. Et c'est l'affrontement! Les services de la police ont intervenu. Les communautés arabe et mozabite de Berriane sont divisées par une route nationale. C'est là où ont eu lieu les violences. D'un côté, comme de l'autre, les deux communautés se guettent comme de pires ennemis. Pour rappel, en 2008, la ville de Berriane avait vécu pendant des mois des émeutes intercommunautaires des plus graves. Après les affrontements de Guerrara et ceux de Ghardaïa, voilà que ça se propage sur Berriane. Kamel Eddine Fekhar et le notable mozabite le Dr Brahim Bahaz qui ont au départ, condamné le parti pris de la police dans le conflit qui secoue la vallée du M'zab ont fini par avoir raison. Ils prônaient depuis le départ que «certains éléments de la police étaient du côté de nos frères arabes contre les Mozabites». Et voilà ce qui s'avère officiellement vrai. «Suspension d'agents de la police à Ghardaïa avec décision de les traduire devant la justice», c'est l'annonce faite hier par la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn). Cette décision intervient suite à l'enquête menée par une commission d'enquête dépêchée par le Dgsn, le général-major Abdelghani Hamel, après la diffusion «d'une vidéo montrant le laxisme de certains agents de la sécurité dans l'exercice de leurs fonctions». «Le résultat de l'enquête a conduit à la suspension de trois fonctionnaires de la police et leur traduction devant la justice», affirme Djilali Boudalia, chargé de communication à la Dgsn, dans un communiqué. «Certaines scènes étaient dues à un comportement individuel et ne reflètent aucunement la vision et la réalité de l'institution de la police», insiste-t-il. La Dgsn assure que «personne n'est au-dessus de la loi et tous sont égaux devant les lois de la République». «La Dgsn reçoit continuellement des témoignages d'associations et de personnes sur les sacrifices des fonctionnaires de la police lors des opérations visant à assurer la sécurité du citoyen et la protection des biens», affirme M.Boudalia. Il faut dire que la situation qui prévaut dans cette région du Sud algérien a atteint le chaos. Les instructions et les initiatives combien nombreuses du gouvernement Sellal n'ont pas réussi à mettre fin à la violence qui y règne toujours, ne cesse de se propager dans les autres villes et de s'inscrire encore dans la durée.