Le Premier ministre français Manuel Valls a exprimé son soutien au journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud et accuse l'Algérie de lancer une « fatwa » contre lui. Dans une publication intitulée « Soutenons Kamel Daoud », postée ce soir sur sa page Facebook, le Premier ministre français prend la défense de l'auteur de « Meursault, contre-enquête » en fustigeant ses détracteurs ; des universitaires, sociologues et historiens qui « condamnent de manière péremptoire, refusent le débat et ferment la porte à toute discussion ». Valls, tout en faisant l'éloge du « romancier de talent », accuse l'Algérie de vouloir la mort de Kamel Daoud. « Un romancier de talent – et sur qui pèse déjà une « fatwa » dans son pays », lu ainsi, le texte du PM français sous-entend que Daoud est menacé de mort en Algérie avec la complicité des autorités et des citoyens. Il sous-entend également que cet écrivain, pourtant populaire dans son pays, est abandonné à son sort, abhorré par ces compatriotes. « Abandonner cet écrivain à son sort, ce serait nous abandonner nous-mêmes », a-t-il écrit en conclusion. Ironie ou paradoxe, un procès a été ouvert cette semaine par le tribunal d'Oran et le Parquet a requis une peine de prison ferme à l'encontre Hamadache Zeraoui, l'auteur de la « fatwa » contre Kamel Daoud. Valls ressuscite le « mythe du bon sauvage » Dans la seconde partie de son texte, Valls ressuscite presque le « Mythe du bon sauvage », donnant comme exemple Kamel Daoud pour dire qu'il y a du bon même chez les musulmans…Le sauvage n'est pas barbare, il est juste à l'état naturel. « Un chemin que la France emprunte, en faisant savoir, à tous ceux qui ont abandonné la pensée, qu'un musulman ne sera jamais par essence un terroriste, pas plus qu'un réfugié ne sera par essence un violeur », écrit-il. Toujours dans la seconde et dernière partie de son texte, Manuel Valls se lance dans l'idéalisation de Kamel Daoud, un arabo-musulman qui répond aux critères de l'Occident. Une image qui rappelle le colonialisme qui idéalisait les caïds, traîtres de la Révolution, et les couvraient d'éloge pour que d'autres les suivent.