L'Algérie reste attachée aux réserves qu'elle a formulées au sujet des articles de la Convention internationale de lutte contre de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) qui sont contraires aux préceptes de la religion musulmane et à l'identité nationale, a réaffirmé jeudi le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa. En réponse aux appréhensions, objet de la question orale du membre du conseil de la Nation, Hocine Saïdi, quant aux conséquences néfastes de la mise en œuvre par l'Algérie des articles de la CEDAW adoptée en 1996, le ministre a indiqué que l'Etat "est conscient de la sensibilité de la question" et que "les réserves émises par l'Algérie sont maintenues". L'Algérie a voté cette convention qui compte 30 articles tout en formulant des réserves à l'égard de certains articles, notamment en ce qui concerne l'égalité des sexes face au mariage, l'arbitrage international etc. A la faveur de cette position, "toutes les appréhensions à ce sujet ont été dissipées", a soutenu le ministre, ajoutant que "même vingt ans après l'adoption de ce document, il n'a été constaté (contrairement à M. Saïdi) aucun dérapage comme le mariage sans l'approbation du tuteur ou autre". Le ministre a mis l'accent, par ailleurs, sur "la nécessité de soutenir les efforts consentis en Algérie pour préserver les droits de la femme sur la base de l'égalité des sexes et de la protection des droits de l'Homme et des libertés fondamentales". Il a rappelé, dans ce sens, le message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de la journée internationale de la femme, dans lequel il avait affirmé que l'Islam préserve indéniablement les droits de la femme et que les réserves qui doivent être levées sont celles qui sont en conformité avec l'amendement constitutionnel et ne touchent aucunement aux préceptes de la religion ou aux fondements de l'identité nationale". M. Aissa a affirmé que la polémique suscitée par la position de l'Algérie vis-à-vis de cette convention "n'est qu'une sortie médiatique et partisane vaine et sans aucun fondement". Le gouvernement "poursuivra ses efforts en matière de promotion et d'insertion de la femme, pour garantir son émancipation et consolider ses droits", a-t-il rassuré, soulignant que l'Exécutif "œuvre sans relâche à lutter contre toute formes de violence à l'égard des femmes, en renforçant les instruments de protection juridique et les mécanismes de contrôle". La dernière révision constitutionnelle a permis "un saut qualitatif dans ce domaine, en ouvrant la voie à la femme pour occuper de hauts postes de responsabilité et en élargissant la représentation féminine dans les assemblées élues et autres", a rappelé M. Aissa. "La position du ministère des affaires religieuses et des wakfs est celle du gouvernement", a-t-il précisé A une question sur la nécessité de définir des règles claires pour la prière de Tarawih lors du mois sacré du ramadhan, M. Aissa a rappelé que le ministère "s'abstient d'interférer dans la gestion des affaires internes des mosquées, de fixer la durée de la prière de Tarawih ou des sourates précises ou encore imposer aux imams une méthode à suivre dans la pratique de cette prière, qui serait différente de celle qu'ils ont appris de leurs chouyoukh ou enseignants". Le rôle du ministère "se limite uniquement à accompagner la mosquée et à former des imams qui sachent guider les fidèles et leurs faciliter la pratique religieuse", soulignant que cette question "relève de l'appréciation de l'imam". APS http://www.un.org/womenwatch/daw/cedaw/text/fconvention.htm