La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme Mounia Meslem a affirmé mardi à Alger que "la révision des réserves de l'Algérie concernant certains articles de la Convention internationale de lutte contre toutes formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) se fera dans le strict respect de la charia" notamment concernant la Kafala et la présence du tuteur de la femme pour le mariage. La révision des réserves de l'Algérie concernant certains articles de cette convention et à laquelle a appelé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika dans son message à l'occasion de la journée mondiale de la femme "se fera dans le strict respect de la charia", a indiqué Mme Meslem dans une déclaration à l'APS. Le Président Bouteflika avait lancé un appel aux instances habilitées les invitant à reconsidérer les réserves de l'Algérie concernant certains articles de la Convention "en adéquation avec les acquis réalisés en matière de promotion et de protection des droits de la femme" ajoutant que "ces réserves doivent en effet être reconsidérées, dans le strict respect de la charia". Dans ce cadre, elle a réaffirmé que la levée des réserves de l'Algérie ne porteront "jamais" sur certains articles de la convention qui "portent atteinte à la charia" comme c'est le cas pour la condition de la présence du tuteur pour le mariage de la femme et la Kafala. Elle a indiqué à ce propos que la levée des réserves ne concernera pas le paragraphe F de l'article 2 de la CEDAW car stipulant "l'abandon des us et coutumes" affirmant également le maintien de la réserve sur le paragraphe A de l'article 16 de la convention qui stipule l'écartement du tuteur lors du mariage de la femme car la présence du tuteur est une condition sine qua non et qui est maintenue dans le code de la famille". La réserve est maintenue concernant le paragraphe F de l'article 16 de la convention relative à l'adoption sachant que le code de la famille algérien interdit l'adoption et autorise la kafala. Mme Meslem a réitéré que les décisions de l'Etat liées aux acquis réalisés au profit de la femme et de la famille "ne sortent pas des préceptes fondamentaux de la Charia islamique", ajoutant que "toute décision s'éloignant de notre religion ne sera jamais adoptée par l'Algérie". Elle a rappelé à ce propos, que la Constitution algérienne énonce que l'Islam est religion de l'Etat. Elle a précisé que la levée des réserves émises par l'Algérie sur certains articles de la convention "CEDAW" s'inscrivait dans le cadre des acquis réalisés en matière de promotion de la femme et qui concernent les amendements sur les lois algériennes relatives à la femme". Elle a affirmé qu'après actualisation du code de la famille et de la loi sur la nationalité en 2005, en permettant à la femme d'attribuer la nationalité algérienne à ses enfants issus d'un époux étranger et le renforcement de la place de la femme au sein de la famille en particulier si celle-ci a la garde des enfants, les réserves émises vis-à-vis de l'article 9 ont été levées en vertu d'un décret présidentiel en date du 28 décembre 2008. La ministre de la Solidarité nationale a indiqué qu'après promulgation de la loi amendant le code pénal en décembre 2015, sur la criminalisation de la violence et le dernier amendement de la Constitution en 2016 qui consacre le principe d'égalité entre l'homme et la femme au travail, il est désormais possible de revoir les réserves de l'Algérie envers les articles de cette convention internationale. Elle a rappelé enfin, que l'Algérie avait adopté le 22 janvier 1996 la convention avec des réserves visant le respect des grands préceptes de la charia et la législation notamment en ce qui a trait au code de la famille et à la loi sur la nationalité.