Les 35 islamistes graciés la semaine dernière par le président mauritanien et libérés de la prison de Nouakchott où ils étaient détenus pour terrorisme veulent "tourner définitivement la page du passé", a déclaré leur porte-parole. Les anciens détenus étaient les invités d'un dîner officiel organisé dans la nuit du lundi à mardi par le ministre des Affaires islamiques Ahmed Ould Neini et le comité de théologiens qui avaient été mandatés par le gouvernement pour conduire, en janvier, un dialogue en prison avec les islamistes radicaux. "Bien que nous nous estimions des innocents victimes de la lutte mondiale contre le terrorisme, rien ne pourra justifier dorénavant de porter atteinte à la sécurité de sa patrie ou celle des étrangers auxquels l'islam accorde sécurité, quiétude et tranquillité", a déclaré le porte-parole des islamistes graciés, Abdallahi Ould Sidiya, devant des dizaines d'officiels, d'érudits musulmans et de journalistes présents au dîner. "Nous demandons aux autorités une autre grâce au profit de ceux qui restent en prison ayant annoncé, comme nous, leur repentir, le bannissement total de l'extrémisme et du recours à la violence", a lancé le porte-parole. La Mauritanie tente de mener simultanément différentes stratégies de lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui multiplie les attaques sur son territoire et dans le Sahel. Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait gracié la semaine dernière ces 35 islamistes détenus à la prison centrale de Nouakchott, dont 15 purgeaient leur peine et 20 étaient en instance de jugement dans des affaires de terrorisme.