ALGER - L'ex-PDG du groupe pétrolier public algérien Sonatrach, Mohamed Meziane, a été condamné mardi par le tribunal d'Oran (400 km à l'ouest d'Alger) à deux ans de prison dont un ferme pour malversations financières, ont rapporté les médias officiels algériens. M. Meziane a également été condamné à une amende de 500.000 dinars (environ 5000 euros). Une condamnation moins sévère que les réquisitions du procureur d'Oran, il avait demandé la semaine dernière, six ans ferme et un million de dinars (environ 10.000 euros) d'amende à l'encontre de l'ancien PDG. D'autres responsables de cette compagnie ont écopé de peines moindres. Ainsi Abdelhafid Feghouli, qui occupait les fonctions de vice-président et qui avait succédé à M. Meziane comme PDG par intérim, a été condamné a un an de prison dont 8 mois avec sursis et une amende de 200.000 dinars (2000 euros). Trois autres accusés, Benamar Touati, ex-PDG de la Société de Conditionnement et de Commercialisation des Gaz industriels -Cogiz-, filiale à 100% de Sonatrach, Mekki Henni, ex-chef de département des études et développement de Sonatrach (Aval) et Nechnech Tidjini, ex-Directeur général de la Société algéro-française d'Ingénierie et de Réalisations (Safir, de droit algérien) -dont les capitaux sont détenus à 51% par Sonatrach et Sonelgaz-, ont tous écopé de la même peine de quatre mois ferme assortie de six mois avec sursis. Poursuivis dans le cadre de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, ces hommes étaient inculpés de "passation de marché contraire à la réglementation" et "dilapidation de deniers publics". L'affaire remonte à octobre 2007, date de la signature d'un contrat de gré à gré, selon une procédure illégale, entre Cogiz et Safir pour la réalisation d'un centre de stockage d'azote liquide. Cette installation, dont le coût avait été annoncé à 500 millions d'euros, a finalement coûté à Sonatrach moins de 400 millions d'euros. Elle a été réalisée pour abriter la 16e conférence mondiale du GNL (gaz naturel liquéfié) en avril 2010 à Oran. Suite à ce scandale qui avait décapité la direction de Sonatrach, le ministre de l'Energie d'alors, Chakib Khelil, avait perdu son poste en mai 2010.