Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, a visité, mardi, la triste prison noire (carcel negra) d'El Ayoune occupée, sous de strictes mesures de sécurité, selon une source judiciaire citée par Sahara Press Service (SPS). La délégation a également rendu visite au groupe des prisonniers politiques sahraouis de la ville de Dakhla occupée. Ces derniers ont exprimé leurs revendications en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui, les dures conditions et les mauvais traitements auxquels ils sont soumis, en violation des droits et des conventions internationaux. M. Mendez a également rencontré le membre du Comité contre la torture, et président des victimes des mines de Dakhla, Hassan Elouali, qui l'a informé sur le déroulement des procès iniques et des mauvais traitements dont sont victimes les prisonniers politiques sahraouis. « Nous avons subi la torture physique et psychologique, le viol, la persécution et l'humiliation », a expliqué le militant sahraoui des droits humains. Le Rapporteur onusien est également allé à la rencontre des enfants mineurs sahraouis, victimes de viol à l'intérieur des cellules de la prison noire. Arrivé, samedi dernier au Maroc, à l'invitation des autorités marocaines, Juan Mendez a passé deux jours au Sahara occidental, lundi et mardi. Son programme sur l'ensemble de la semaine n'a pas été communiqué. Son équipe a souligné qu'il ne s'exprimerait qu'au terme de son séjour, à l'occasion d'une conférence de presse prévue ce samedi à Rabat. Cette visite intervient alors qu'un collectif de 18 associations a fait part à M. Mendez de sa profonde inquiétude quant au recul que connaît le Maroc « en matière de respect des droits de l'Homme ». A la veille de son déplacement dans les territoires occupés, les forces d'occupation marocaine ont réprimé violemment une manifestation pacifique à laquelle ont appelé des associations et organisations sahraouies des droits humains, pour réclamer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Les manifestants dénonçaient la situation alarmante des droits de l'Homme dans la partie occupée du Sahara occidental.