Les comédiens ont fait voyager, plus d'une heure durant, le nombreux public à travers la pièce qui raconte l'histoire des « Mille et nuits ». Sur fond de musique orientale, les comédiens entrent en scène. Le dialogue, philosophique et absurde, renvoie l'homme à sa propre condition. Comme dans les « mille et une nuits », chaque soir, le calife se remarie et tue sa femme au petit matin. Shéhérazade, le personnage clef de la pièce, entre en jeu. Elle raconte à son époux, la dernière nuit, une histoire si palpitante, si amusante qu'il n'ose pas la tuer. Mais aussi absurde que cela puisse paraître, le calife ne sait pas s'il a vraiment assassiné son épouse, parce qu'il ne sait s'il rêve ou pas. La situation se complique davantage. Sur ces entrefaites, entre en scène l'inspecteur pour enquêter sur l'auteur du supposé assassin. Le dialogue devient grave, voire tragique. L'inspecteur interroge l'assassin présumé qui ne répond pas. Un accord tacite semble être conclu entre le calife, la femme et son valet. Les trois personnages répondent à l'homme de loi avec les mêmes mots, la même absurdité. Comble d'ironie, la situation devient telle que c'est l'inspecteur qui déprime au lieu du calife. Il s'affaisse sur la terre sans savoir où donner de la tête, alors qu'en réalité il n'y a pas de crime. « La dernière nuit », affirme Amirouche, le comédien qui a campé le rôle du calife, est une analyse psychologique des personnages des « Mille et une nuits ». « J'ai joué le personnage du calife, tiraillé par les envies excentriques de sa femme, sa trahison et ses fantasmes », a-t-il expliqué à la fin de la pièce, ajoutant que cette pièce « est également une comparaison entre sexe et pouvoir représentés par le calife et la femme ». Parfois, l'intelligence sursurclasse le pouvoir et la force. La preuve ? Grâce à son intelligence, Shéhérazade réussit à faire oublier à son époux ses déboires sentimentaux. Elle échappe ainsi à une mort certaine. Même si la pièce est admirablement jouée, la mauvaise qualité de l'éclairage sonne comme une fausse note. C'est ce qu'ont regretté d'ailleurs les comédiens. « Les mille et une nuits », pour rappel, racontent l'histoire d'un calife. Blessé dans son amour-propre par sa femme, ce dernier décide d'épouser chaque nuit une jeune femme et de la tuer au matin. Aidé de sa sœur, Shéhérazade a su distraire son mari avec ses histoires hors du commun. Amusé par les histoires que sa femme lui raconte, le calife décide de ne pas la tuer.