Rachid Nacib est né en 1963 à Dar El Beida. Il est issu d'une famille imprégnée par une culture traditionnelle. Il a à son actif de nombreuses expositions et a obtenu plusieurs distinctions honorifiques en Algérie et à l'étranger. Parlez-nous de cette nouvelle exposition ? C'est un projet qui a muri durant une année de travail et de recherche permanent. Cette nouvelle exposition qui s'intitule «Force one», ou force numéro un, est une parabole d'information qui fait référence à plusieurs aspects de l'actualité artistique et de la politique internationale. Mon travail s'inspire des nouveaux médiums technologiques. La photo dans vos travaux semble très importante, pourquoi ? La photo constitue pour moi un support essentiel. La photo tout comme la peinture m'apporte de l'énergie et me met en symbiose avec moi-même. L'usage de la photo est un processus naturel de mon évolution. Depuis longtemps, j'avais un intérêt particulier pour la photo. Mes photos graphiques sont conçues comme des tableaux. J'estime que nous évoluons dans un siècle essentiellement photographique où l'on parle beaucoup avec des images. Vos toiles sont de grandes dimensions. Pourquoi cette préférence pour le grand format ? Ce ne sont pas des toiles mais des phototypes. J'utilise le grand format pour mettre en exergue ces images technologiques. Ici, la photo prend une dimension picturale, une pièce unique. Comment vous est venue l'idée de cette exposition ? Au fait, phototype est né d'une réflexion et d'une démarche entamée il y a longtemps. C'était aux Beaux Arts dans les années quatre- vingt. Aujourd'hui, phototype synchronise avec une universalité de l'art et prend l'essentiel de l'actualité et s'inspire du multimédia. Lorsque vous entamez un travail artistique, avez-vous une idée précise de l'aboutissement souhaité ? J'ai une idée vague. Ce n'est que graduellement que je peux cerner mon travail. Tout jeune artiste, vous décidez de partir découvrir le monde de la peinture. Quel était votre état d'esprit et comment travaillez-vous ? Je suis comme quelqu'un qui écrit. C'est différent de ce que j'ai pu réaliser auparavant. Le rapport que j'ai avec les supports est plus fort par rapport aux liens que j'ai avec la peinture. Comment vous êtes arrivé à cette méthode de travail ? Je travaille sur mes propres photographies ou celles prises par d'autres mais qui ont toujours un rapport avec l'actualité présente ou lointaine. Cela remonte à plusieurs années. Quand j'étais étudiant, je travaillais beaucoup sur le détournement d'images (affiches, livres..), je voulais sortir du carcan classique. J'adore inventer. Peut-on dire que ce travail là que vous venez de mettre en place, est extrêmement ambitieux par rapport au degré d'exigence de vos semblables ? Très exigeant. Je suis pointilleux dans mon travail. Je n'aime pas fonctionner comme un peintre d'atelier. Je me soucie du fond, de la publicité de mon œuvre et de la gestion en général. Mon travail s'apparente aux actions d'un entrepreneur. C'est-à-dire, je suis un artiste d'intérieur et d'extérieur. Où pouvons-nous vous retrouver prochainement ? Je prépare avant la fin de l'année une autre exposition dont le titre « Aândi Walou » qui s'inscrit dans ce même registre. J'expose des photos de boutique des quartiers populaires. Le sujet traité tourne autour de la cherté de la vie.