« Ces journées qui seront organisées, et ce peu après la catastrophe qu'ont connue nos forêts en juillet-août 2012, ont plusieurs objectifs, entre autres l'état de la recherche sur les écosystèmes forestiers et plus particulièrement les subéraies après incendies (régénération de l'essence, reconstitution du manteau végétal, évaluation des risques d'érosion, les pertes économiques, etc.), impliquer les chercheurs et les spécialistes algériens en collaboration avec les spécialités étrangers dans l'élaboration d'un programme de recherche pluriannuel sur la forêt de chêne-liège après incendies, ainsi que la mise en place des dispositifs de suivi et d'évaluation spatio-temporelle de l'évolution du fonctionnement de la subéraie brûlée après passage du feu et ce dès janvier 2013 », a-t-on noté. Lors de cette rencontre, l'accent sera mis sur l'évaluation des dommages, cartographie des zones sinistrées, la cartographie des risques d'érosion. « Il faut assurer la diffusion et la valorisation des résultats de la recherche scientifique auprès de l'administration forestière centrale (Direction générale des forêts) en proposant aux gestionnaires forestiers les solutions pratiques de réhabilitation de ces forêts pour qu'elles redeviennent à leur état initial, vigoureuses et productives (choix des interventions sylvicoles, évaluation économique, les techniques de reboisements du chêne-liège, etc.) » a-t-on précisé. Le chêne-liège constitue depuis longtemps un paysage forestier unique de la Méditerranée occidentale comme il représente aussi une importante ressource forestière économique, comme rappelé dans ce communiqué. Ce matériau naturel entre principalement dans l'industrie de bouchons, produit forestier le mieux payé. La dynamique du commerce de cette ressource, renouvelable et rentable, a permis la naissance de plusieurs unités de transformation du liège en Algérie. Confronté à la chute spectaculaire de la production de la matière première (7000t/an durant la dernière décade suite à la régression alarmante de la superficie des subéraies, ce tissu industriel se trouve sérieusement menacée dans son existence. « Parmi les facteurs ayant contribué à cette situation, on trouve les « incendies de forêts », qui sont considérés, historiquement, comme l'un des facteurs explicatifs de la dégradation des forêts méditerranéennes, en ravageant annuellement des surfaces très variables. » L'été dernier a eu un impact tridimensionnel (écologique, économique et social) pour les forêts algériennes suite aux incendies ayant ravagé des superficies considérables après ceux enregistrés en 1994, 2000 et 2007. « Parmi ces forêts, les subéraies sont les plus touchées par ce sinistre surtout dans les régions subéricoles comme Tizi-Ouzou, Bejaïa, Jijel, El Tarf... », a-t-on estimé. Les répercussions de l'effet des incendies, a-t-on ajouté, pèsent lourdement non seulement sur la filière liège dans son ensemble mais aussi sur l'environnement. Elles se manifestent de diverses manières sur entre autres le sol, l'arbre, le peuplement, la biodiversité et l'économie. Il est à noter que de nombreux chercheurs d'Algérie, de France, du Portugal, du Maroc... prendront part à cette manifestation.