Afin de donner un souffle nouveau au processus de réformes du secteur qu'il dirige, objectif qu'il s'est assigné depuis son installation à la tête de ce département, M. Baba Ahmed initie des consultations élargies à plusieurs partenaires sociaux et qui seront entamées du 3 février jusqu'au 11 avril prochains, dans le cadre d'un débat national ouvert à « toute proposition constructive ». Partant du principe que cette réforme est celle de l'Etat et non de « personnes », le ministre a fait savoir, hier, aux députés, membres de la commission parlementaire de l'éducation, de l'enseignement supérieur, et des affaires religieuses que l'appel est lancé à tous les syndicats de l'éducation, les inspecteurs, les enseignants, les parents d'élèves, les directions sectorielles et même aux écoliers pour apporter leur pierre à l'édifice. Il s'agit, au terme de ces consultations, de combler les lacunes constatées sur le terrain, à travers « une évaluation périodique » qui s'impose. Le débat s'articule autour de certaines priorités, notamment la formation des formateurs, la consécration de l'égalité des chances à travers l'amélioration des conditions de scolarité, la lutte contre la déperdition scolaire, le soutien aux enfants aux besoins spécifiques, et la promotion de la gestion pédagogique et administrative des institutions éducatives. A travers les recommandations recueillies, à l'issue de ces consultations, une vision à long terme sera dégagée et ce, en complément au programme déjà mis en place par le département de l'éducation nationale. Cap sur la qualité Le ministre a confirmé qu'« il plaidera pour la protection des intérêts de tous les acteurs du secteur et ses représentants légitimes dans le respect des lois de la République ». Les syndicats, constituent, pour lui, « une force de proposition et non une force de nuisance ». Ce qui l'incite à opter pour la « confiance partagée », par souci de trouver des solutions adéquates aux problèmes posés. Il rappelle aux députés que juste après sa nomination, il a reçu, le 8 novembre dernier, les sept syndicats agréés pour écouter leurs doléances. Dans le programme qu'il a présenté, document à l'appui, Abdelatif Baba Ahmed a certifié que son cheval de bataille sera de réaliser « un saut qualitatif » dans ce secteur névralgique à plus d'un titre. Pour ce qui est des prévisions du plan de développement quinquennal du secteur de l'éducation 2010-2014, le ministre a indiqué que son département s'est fixé plusieurs objectifs : réduire le phénomène de la déperdition scolaire, en soutenant plus de 90% des écoliers jusqu'à la fin de l'enseignement obligatoire, améliorer la qualité et le rendement du système éducatif jusqu'à atteindre un taux d'admission post-obligatoire de l'ordre de 75%, fournir plus d'efforts pour booster quantitativement et qualitativement les résultats du baccalauréat, notamment. Baba Ahmed a communiqué une batterie de données chiffrées pour illustrer ses dires devant les députés ayant posé différentes questions, surtout sur la violence scolaire, l'entretien et l'aménagement des écoles, la protection des enfants et leur prise en charge psychologique et pédagogique...etc. toujours dans le cadre des prévisions, dans le palier de l'enseignement primaire, le ministre prévoit un nombre d'élèves, de l'ordre de 4.420.000 en 2014-2015, contre 3.591.362, actuellement, en cours de scolarité. Dans l'enseignement moyen, il prévoit 2.509.200 élèves en 2014-2015, contre 2.809.368 déjà inscrits. Pour ce qui est de l'enseignement secondaire, il est attendu 1.611.700 élèves en 2014-2015 contre 1.470.052 enregistrés, actuellement.