Aussi étonnant que cela puisse paraître, le Mausolée royal de Maurétanie, communément appelé Tombeau de la chrétienne, ne comporte aucune inscription où une relique prouvant que ce site abriterait la sépulture de son altesse Cléopâtre Séléné, fille de la célèbre Cléopâtre, reine de l'Egypte antique et l'épouse de Juba II, roi de la Numidie. Cet immense monument, une véritable réplique architecturale du tombeau d'Imedghassen de Batna, trône sur une butte surplombant la mer et non loin de la ville de Sidi Rached, wilaya de Tipasa. Il est classé depuis 1982 sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. « Jusqu'à maintenant, aucune étude archéologique n'indique avec exactitude que le Mausolée royal de Maurétanie a été érigé pour servir de sépulture à Cléopâtre Séléné. Ce n'est qu'une hypothèse qui a fini à la longue de nourrir une légende présentement bien ancrée dans la mémoire collective », fait savoir Bendaoud Abdellah, directeur général adjoint de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC). Le plus étonnant encore, ce sont les similitudes incroyables qu'il partage sur le plan architectural avec le tombeau d'Imedghassen, pourtant édifiés dans des époques différentes. Le premier daterait du Ier ou IIe siècle avant J-C, alors que le second, lui, est antérieur. « La légende raconte que le Tombeau de la chrétienne est un monument funéraire érigé pour immortaliser l'épouse du grand roi numide Juba II ne doit pas être vu comme un raccourci historique. Bien au contraire, ce récit fait désormais partie de notre patrimoine immatériel », observe le même responsable. En 2012, plus de 700.000 visiteurs ont sillonné les parcours des sites archéologiques et musées de Tipasa, dont le Tombeau de la chrétienne. A l'occasion de la célébration du mois du patrimoine, l'OGEBC, à travers son démembrement à Tipasa dirigé par Mme Zebda, mène une opération de charme pour faire connaître les trésors patrimoniaux de Tipasa à travers ses collections muséales et ses sites archéologiques. A ce propos, des expositions, des visites guidées dans les sites archéologiques ainsi qu'un cycle de conférences sont au programme tout au long de ce mois dédié au patrimoine.