« Nous voulons rendre plus contraignant à l'égard des Etats la prohibition du paiement de rançons aux groupes terroristes », a-t-il déclaré sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. M. Bara a relevé que certains pays ne veulent pas être contraints par un dispositif restrictif. « Je crois que si nous voulons être dans la logique du rejet du financement du terrorisme, il faut aller jusqu'au bout et rendre plus contraignante la prohibition du paiement de rançons aux groupes terroristes », a-t-il soutenu, faisant remarquer que la plupart des pays, y compris l'Algérie soutenue par la Grande-Bretagne, « estiment que si on paye les rançons, c'est la voie ouverte à encore plus de prise d'otages et à la facilitation du financement du terrorisme ». A ce sujet, il a indiqué qu'environ 150 millions d'euros de rançons auraient été versés aux groupes terroristes activant dans la région du Sahel depuis 2003, estimant qu'il est impératif que les Etats prennent l'engagement de ne pas payer les rançons aux groupes terroristes. Il a indiqué que la Grande-Bretagne présentera, lors du prochain sommet du G8 prévu en Irlande du Nord, une initiative pour ramener les autres pays du groupe à s'engager à ne pas verser de rançons aux groupes terroristes, se félicitant de l'engagement du Conseil de sécurité de l'ONU à lutter contre le versement de rançons. Lutte antiterroriste : Nouvelle initiative algérienne « C'est une victoire qui vient renforcer les étapes que nous avons franchies depuis quatre ans quand nous avons lancé cette initiative pour l'incrimination du paiement de rançons aux groupes terroristes », a-t-il dit. Il affirme que notre pays prépare des propositions pour lutter contre le paiement de rançons aux preneurs d'otages ainsi qu'une initiative de lutte antiterroriste adaptée aux mutations de ce fléau. « Dans quelques mois, l'Algérie avec le soutien d'un certain nombre de partenaires, proposera une initiative qui tienne compte de ces évolutions et de ces mutations dans le cadre de la stratégie mondiale des Nations unies de lutte contre le terrorisme », a-t-il déclaré.S'agissant de l'attentat qui a ciblé le complexe gazier de Tiguentourine, il a indiqué que cet acte terroriste visait trois objectifs : installer le terroriste Mokhtar Belmokhtar, comme leader du terrorisme dans la région, prendre le maximum d'expatriés pour exercer un chantage sur certains pays, notamment occidentaux, et détruire un fleuron de l'industrie gazière en Algérie. « Au plus haut niveau de l'Etat, l'orientation était claire. Il ne fallait pas que les terroristes réussissent leurs objectifs », a-t-il dit. Au sujet de la sécurisation des frontières du pays, Rezzag-Bara a précisé qu'elle se faisait en « complète conformité » avec les accords conclus avec les pays voisins. « Il y a un certain nombre de dispositifs mis en place qui rendent les groupes terroristes incapables de pouvoir se déplacer librement », a-t-il ajouté.En ce qui concerne le sort des otages algériens enlevés au Mali, il a indiqué que ce dossier était une « préoccupation quotidienne » de l'ensemble des institutions et départements qui s'occupent de cette question, « avec l'objectif de les ramener bientôt sains et saufs au pays. Il a estimé, à propos de l'assassinat des moines de Tibhirine, que « la vérité finit toujours par triompher », en référence aux derniers aveux d'anciens terroristes qui ont confirmé leur implication directe dans ce crime, soulignant que « des choses ont été dites et des manipulations infâmes ont été faites à l'égard d'institutions algériennes, notamment ses forces de sécurité ».