Dans cette œuvre, le metteur en scène a tenté de restituer, à travers le récit, le dialogue et le décor, le climat général de l'époque et l'effervescence qui animait les milieux populaires algériens. Le metteur en scène a souligné que « l'Algérien, à l'âme insoumise et révoltée, était prêt au sacrifice suprême pour arracher l'indépendance. Le peuple algérien était disposé à assumer, sans hésitation aucune, le prix de son indépendance aussi lourd soit-il. » Il dira aussi : « L'idée d'une résistance par tous les moyens pour chasser l'occupant animait déjà l'Algérien depuis 1830, date de l'invasion coloniale, mais sa forme nationale achevée était devenue une réalité particulièrement après les massacres du 8 mai 1945. Car, le peuple algérien qui subissait les affres du colonialisme avec toutes les privations, croyait en un sursaut libérateur et salvateur. » Cette nouvelle production du théâtre régional de Saïda raconte avec menus détails les différentes étapes de la préparation du déclenchement de la révolution, sans oublier les accidents de parcours et les ratés causés par des rendez-vous manqués pour ne pas éveiller les soupçons de l'administration coloniale. Cette création a été chaleureusement accueillie par le public présent. Chaque passage de ce texte donnait une opportunité de réflexion et de méditation sur les réalités de la société de notre époque. Le texte est scindé en plusieurs tableaux traitant chacun des problématiques succinctes et particulières. « Novembre » est écrit dans un langage châtié et simple, mettant en scène des faits relatés d'une manière explicite. Ce qu'il faudrait retenir, c'est que l'élan libérateur qui animait chacun des militants, la vision claire qui ne souffrait d'aucune hésitation et l'engagement de tous dans le mouvement de l'histoire, ont conforté le choix décisif d'engager une action révolutionnaire pour libérer le pays. En marge de ce spectacle, l'ensemble des comédiens a insisté sur la nécessité de l'écriture de l'histoire de la révolution. Ils diront à l'unisson que « le peuple doit savoir que nul n'a fait cadeau de l'indépendance à l'Algérie. Mais que celle-ci a été arrachée de haute lutte et à la suite de lourds sacrifices consentis par le peuple algérien. »