Souvenirs n «Les Algériens étaient pressés pour prendre part à la lutte armée. Ils n'avaient peur de rien et, quand il y a eu le déclenchement de la guerre de libération, le 1er novembre 1954, il y avait de la joie dans les visages de la population». C'est le témoignage de M. Alilat Larbi, militant de première heure de la cause nationale. «Au sein du PPA et du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), nous militions pour faire la guerre et non pas la politique. Nous savions parfaitement qu'il n'y a que la lutte armée qui pourra faire sortir la France de notre pays», a-t-il encore affirmé dans un entretien à l'APS. Alilat Larbi, 89 ans, a tenu à rappeler que de 1830 à 1962, la France a commis des milliers de génocides. «Chaque jour que comporte l'année peut être un jour anniversaire d'un massacre, d'une enfumade, d'un crime contre l'humanité», a-t-il dit, relevant que «le peuple attendait cette date». «Il était pressé de rejoindre l'Armée de libération nationale (ALN). Les jeunes cherchaient le contact avec les responsables du Front de libération nationale (FLN) pour rejoindre la lutte armée. Ils voulaient mourir pour ce pays», a-t-il ajouté. «Ce sont les vieux militants du mouvement national qui ont engagé notre région dans la guerre de libération. Ces initiateurs ne restèrent pas longtemps seuls, des jeunes accoururent pour les rejoindre. Ceux qui avaient une formation scout furent les plus remarqués et les plus admirés. Ils apportèrent à la jeune organisation un dynamisme admirable», a expliqué Alilat qui était chargé, après le déclenchement de la lutte armée, de procéder aux contacts pour le recrutement, dans les régions de la Soummam, de Constantine et de Médéa, des djounoud pour les maquis. Il se rappelle qu'à partir du moment où le groupe du FLN pénétrait dans un village, il désignait un responsable chargé du recrutement des djounoud. «Nous fûmes confrontés à certaines difficultés, au courant de 1955, dans trois gros villages», a-t-il reconnu, soulignant que le commandant Kaci, de son vrai nom Hamaï Mohand Oukaci, a joué un «grand rôle», en sa qualité de chef de la Zone II, dans l'acheminement des armes pour la région. Dans un entretien accordé à l'APS, à l'occasion du 57e anniversaire du déclenchement de la révolution, Mohamed Mechati, membre des 22 historiques de la révolution, a tenté de restituer le climat général de l'époque et l'effervescence qui animait les milieux populaires algériens, soulignant que « l'Algérien, à l'âme insoumise et révoltée, était prêt au sacrifice suprême pour arracher l'indépendance». Le peuple algérien était « disposé » à assumer «sans hésitation aucune »le prix de son indépendance «aussi lourd soit-il». «L'idée d'une résistance par tout moyen pour chasser l'occupant, animait l'Algérien depuis 1830, date de l'invasion coloniale, mais sa forme nationale achevée était devenue une réalité particulièrement après les massacres du 8 mai 1945», a-t-il expliqué. Synthèse R.N.