L'artiste peintre a vu le jour à Khenchela, un certain 13 décembre 1945. Diplômé de l'Ecole nationale des Beaux-Arts d'Alger en 1968, il a occupé le poste de responsable du bureau de création textile de la Sonitex de 1969 à1987. Chargé des relations extérieures de l'Union nationale des arts plastiques de Souk-Ahras, il a réalise un porte-folio de treize lithographies « Lumière » et une sérigraphie artistique « Les enfants au cœur ». Il a également conçu une fresque-fontaine en céramique à la résidence de l'ambassade d'Algérie à Tunis. Le défunt Hakkar a exposé autant au pays qu'à l'étranger, notamment en Italie, en Russie et aux Etats-Unis. Une exposition rétrospective, intitulée « Traversée de la mémoire », qui a regroupé quelque trois cents tableaux du plasticien, lui a été consacrée en novembre 2012 au Musée d'art moderne et contemporain d'Alger. Ses toiles s'articulent essentiellement autour de thématiques qui traitent le plus souvent de l'Algérie. C'est par le signe qu'il a évoqué les périodes fastes et douloureuses qu'a connues le pays. Le plasticien a toujours mis du cœur à l'ouvrage. Son œuvre est un voyage mnémonique et une perpétuelle interrogation. Il retrace avec un pinceau, des couleurs et une main experte, des moments, bons ou mauvais, qui l'ont à jamais marqué. Et c'est naturellement qu'il a immortalisé dans l'une de ses toiles les inondations meurtrières qui ont ravagé Bab El Oued. Le regretté a toujours eu un faible pour le papier et la toile qu'il a utilisés dans beaucoup de ses œuvres comme support. Par ailleurs, le plasticien a reconnu un jour qu'une fois vendus, il n'aime pas voir ses tableaux accrochés sur les murs d'un salon. « Je n'aime pas les voir enfermés dans des maisons. Une toile qui est achetée est une toile perdue. Il faut que les collectionneurs créent une association afin d'organiser des expositions pour les montrer au public », soutenait-il. L'artiste s'en va. Sa production, elle, restera immortelle. Khalida Toumi, ministre de la Culture, qui a rappelé le talent de l'artiste et son amour pour la culture des Aurès, sa région natale, s'incline à la mémoire de Lazhar Hakkar et présente ses condoléances les plus attristées à son épouse, ses enfants, ses proches et à la grande famille des plasticiens algériens. « Lazhar Hakkar a sillonné le monde et s'en est enrichi sans jamais se départir de son lien viscéral à sa terre », a-t-elle affirmé, avant de souligner l'œuvre majestueuse qui allie maîtrise absolue de plusieurs techniques, patrimoine ancestral et quête du souvenir, léguée à la postérité par le plasticien.