A contrario de la transition égyptienne qui sombre dans la violence, les Tunisiens avancent. A moins d'une manœuvre de dernière minute, les partis politiques se sont donné jusqu'au 14 janvier pour achever la formation du gouvernement et adopter la Constitution. Les députés, qui examineront, aujourd'hui, le projet de la loi relatif à l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), présenteront, demain, à l'Assemblée nationale constituante tunisienne (ANC) leurs propositions (d'amendements et d'ajouts) au projet de Constitution. Vendredi prochain, ils entameront l'examen, article par article, du projet de Constitution, un texte en cours d'élaboration depuis plus de deux ans et dont l'adoption a été retardée par une crise politique. Selon Badreddine Abdelkefi, un membre du bureau de l'ANC, cité par TAP, l'agence tunisienne, les résultats des travaux de la commission des compromis seront publiés mardi prochain sur le site web de l'ANC. Le bureau a, également, décidé, dit-il, de consacrer la journée du jeudi à la présentation des demandes d'intervention des députés. Pour être adopté, le texte doit obtenir, après son examen, les voix de deux tiers des 217 élus de l'ANC, faute de quoi, il devra être soumis à référendum. Pour sortir de l'impasse, les islamistes d'Ennahda ont accepté de passer la main à un cabinet d'indépendants une fois le texte adopté. Selon le syndicat UGTT, principal médiateur de cette crise, la démission du gouvernement d'Ali Larayedh doit intervenir le 8 janvier. L'actuel ministre de l'Industrie, l'indépendant Mehdi Jomaâ, devrait lui succéder. Des élections doivent avoir lieu courant 2014 pour élire le Parlement et le Président.