Ahmad Jarba, le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Badr Jamous, son numéro deux, Michel Kilo et Salah Darwich, du Conseil national kurde, ont rencontré, hier, à Moscou, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. « Le fait qu'une délégation de la Coalition nationale se soit rendue à Montreux pour participer au lancement d'une conférence internationale sur la Syrie et ait ensuite pris part au premier round de négociations constitue à nos yeux un choix en faveur d'un règlement politique du conflit. Nous savons que ceci n'a pas été facile et que nombreux sont ceux qui optaient et optent toujours pour le rejet de tout dialogue au profit d'un scénario militaire », déclare le ministre russe en accueillant la délégation syrienne. Et de demander avec insistance à l'Occident et certains pays arabes de « limiter leurs contacts à ceux qui prônent un règlement politique du conflit » et de « ne pas utiliser le terrorisme pour saigner l'Etat syrien ».Objectif annoncé de cette visite qui intervient après dix jours de négociations stériles à Genève : demander à Moscou de faire pression sur Damas pour qu'elle accepte, à la reprise des pourparlers prévue lundi prochain, la constitution d'un gouvernement de transition et accessoirement, selon Mounzer Aqbib, le porte-parole de la Coalition, voir si le pays de Poutine est prêt à donner un coup de main à l'acheminement d'une aide humanitaire vers les villes qui en ont besoin et à la libération de 30.000 prisonniers dont la liste a été remise la semaine passée à Lakhdar Brahimi. Moscou, soutien indéfectible au régime de Damas mais « pas attachée » au président Bachar al-Assad, insiste sur l'ouverture à Genève III de la délégation de l'opposition mise sur pied, selon Damas, par Robert S. Ford, l'ambassadeur américain en Syrie, à des représentants d'autres groupes et la participation de l'Iran aux négociations de paix. Selon Kommersant, un quotidien russe, les Etats-Unis auraient, en marge de la Conférence de Munich, proposé que l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie se joignent à des négociations qui auraient lieu en même temps que les pourparlers de Genève. Moscou insiste aussi sur la formation de groupes de travail appropriés pour résoudre certaines questions. Comme le cessez-le-feu, l'aide humanitaire et la formation d'un organe de transition.