Les deux pays pourraient nommer dans les prochains jours des chargés d'affaires. La Turquie et l'Arménie, en froid à cause de leur différend sur le massacre de l'empire ottoman entre avril 1915 et juillet 1916, établiront pour la première fois dans leur histoire des relations diplomatiques. Selon la Suisse qui a mené la médiation, les deux pays ont convenu d'entamer « des consultations politiques internes » sur la normalisation. Deux protocoles, un, sur l'établissement des relations diplomatiques et l'autre, sur le développement des relations bilatérales qui seront soumis pour adoption aux Parlements des deux pays seront signés d'ici six semaines. Les Européens saluent cette normalisation historique qui contribuera à la stabilité dans le Caucase. Erevan, qui a reçu le 6 septembre 2008, le Premier ministre turc Abdullah Gul pour assister à un match de football entre les deux équipes nationales de football, et Ankara, qui accueillera le 14 octobre prochain le président arménien Serj Sarksian, invité pour assister au match retour, croient en l'ouverture des frontières avant la fin de l'année. «Même si celle-ci n'est pas reconnue comme une « priorité. Les deux pays qui s'étaient entendus en avril dernier, sur une « feuille de route » pour normaliser leurs relations, ont convenu de la création d'un comité mixte d'historiens chargé de faire la lumière sur les massacres d'Arméniens. Comme pour mieux avancer, les deux pays pourraient nommer dans les prochains jours des chargés d'affaires. Ce rapprochement sera-t-il facilité par la diaspora arménienne qui s'oppose à tout rapprochement avec la Turquie tant que cette dernière n'aura pas reconnu le génocide et l'Azerbaïdjan, l'un des principaux fournisseurs de pétrole et de gaz des pays européens ? Etat à majorité musulmane, il estime que le conflit du Haut-Karabagh auquel il est confronté n'est pas encore résolu. Après l'effondrement de l'Union soviétique, les habitants de cette province, soutenus par l'armée arménienne, ont revendiqué, les armes à la main en 1993, leur autonomie.