Madrid a été secouée samedi soir par une manifestation jamais égalée depuis l'arrivée au pouvoir, en 2012, du Mario Rajoy (parti populaire, droite) : le syndrome grec est de retour dans un pays qui a cru s'en débarrassé il y a 2 ans. Les 6 « marches de la dignité », lancées à l'appel des organisations citoyennes et professionnelles, ont mobilisé des dizaines de milliers de personnes ralliant, par colonnes entières, la capitale pour crier leur refus de l'austérité, du chômage (6 millions) et du plan de rigueur visant à économiser 150 milliards d'euros sur 3 ans. Sous le slogan « Non aux coupes budgétaires- du pain, du travail et un toit », la montée du mouvement social décrète la fin du néo-libéralisme agonisant, au moment où, fait symbolique, l'un des « pères de la transition » post-franquiste, le premier chef du gouvernement Adolfo Suarez, vit ses « derniers jours ». Le bras de fer est enclenché dans un climat tendu : 101 blessés (67 policiers et 34 manifestants) ont été recensés et 24 personnes interpellées.