En réaction à l'offensive de l'armée ukrainienne dans la province russophone de Slaviansk, qui « a fait beaucoup de morts », la Russie réclame une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. L'armée ukrainienne a lancé, hier, une opération militaire sur la ville de Slaviansk pour tenter de rétablir son autorité sur ce bastion de la rébellion armée pro-russe. Deux militaires ont été tués et deux hélicoptères ont été abattus avec des lance-roquettes portables. Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, qui se trouvait sur place avec le ministre de la Défense, Mikhaïlo Koval, et le commandant de la Garde nationale, a réaffirmé que les autorités exigent des « terroristes » qu'ils « libèrent les otages, déposent les armes et quittent les bâtiments ». La Russie a vite réagi, tout en soutenant que cette offensive mène l'Ukraine « à la catastrophe ». Par ailleurs, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé, dans un communiqué, le recours de l'armée ukrainienne aux blindés, hélicoptères de combat et aux frappes aériennes contre les protestataires. Pis, il a affirmé que des « étrangers parlant en anglais étaient parmi les assaillants. » Les Etats-Unis et l'Union européenne seraient-ils de connivence avec Kiev comme le sous-entend Moscou ? « Il est de notoriété publique que les soi-disant organisations militaires privées ne travaillent pas à l'étranger sans le feu vert du département d'Etat américain », fait remarquer Moscou, ajoutant que « Washington et Bruxelles prennent une grande part de responsabilité et bloquent de facto la voie à une solution pacifique de la crise. » Le Kremlin a dénoncé un « raid de représailles », qui « démolissait » l'accord de Genève. Pour tenter d'arrêter l'offensive de Kiev, Moscou, après avoir réclamé l'aide urgente de l'OSCE, demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. A l'issue d'une réunion avec son homologue ukrainien, Iouri Prodan, et le commissaire européen à l'Energie, Gunther Oettinger, le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a menacé Kiev de réduire les livraisons de gaz faute de prépaiement durant ce mois. Au sujet des inspecteurs de l'OSCE retenus, depuis une semaine à Slaviansk, le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov a fait savoir que Moscou avait dépêché la veille dans l'est de l'Ukraine son émissaire Vladimir Loukine afin de participer à des négociations pour les libérer. Des négociations qui seraient entrées dans « une phase très sensible », selon le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.