De « La Mecque des révolutionnaires » à l'époque des mouvements de libération, l'Algérie est devenue une terre de réconciliation, à l'ère des nouvelles mutations géostratégiques. La situation chaotique en Libye, en Syrie, en Irak, et plus particulièrement aux frontières sud, fait de l'Algérie un acteur principal pour trouver une issue consensuelle entre les belligérants. L'Algérie, qui a fait de la non-ingérence un des principes fondateurs de sa diplomatie, a toujours prôné un dialogue sans exclusive entre les parties en conflit, estimant que toute intervention étrangère ne ferait que compliquer davantage la donne. L'Algérie, d'ailleurs félicitée à juste titre par le G7 et lors de la réunion UE-Monde arabe à Athènes, ne fera que conforter ses thèses. Celles de favoriser un dialogue sérieux, base d'une réconciliation durable entre frères-ennemis. Notre pays, qui œuvre à consolider la dynamique de paix au Mali, continue d'assurer le rôle de facilitateur entre les différentes forces politiques dans ce pays. La dernière réunion en date est celle ayant regroupé, samedi dernier, à Alger, trois mouvements du nord du Mali. Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) ont signé une plateforme dans laquelle ils ont réaffirmé « le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali ». Ce n'est pas la première fois que l'Algérie est sollicitée pour assurer une médiation en vue d'un rapprochement entre les parties maliennes. Ces rencontres s'inscrivent dans le cadre de la reprise du processus des consultations exploratoires que l'Algérie mène depuis janvier 2014 avec les différentes parties du nord du Mali concernées, en vue de créer les conditions propices au lancement du dialogue inclusif. Pour Alger, seul un dialogue intermalien inclusif pourrait à même de mettre un terme à la crise multidimensionnelle qui sévit dans le nord du Mali. Selon les observateurs au fait de la situation au nord du Mali, la signature de cette plateforme politique constitue une avancée considérable vers la consolidation de l'unité et de l'intégrité territoriales du Mali. La réunion de samedi dernier fait suite à celle du 9 juin, au cours de laquelle le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut-Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) avaient signé « la Déclaration d'Alger », à travers laquelle ils ont réaffirmé leur volonté d'œuvrer à la « consolidation de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue intermalien inclusif ». C'est mue par cet esprit de rapprochement et de règlement pacifique du conflit que l'Algérie mène à terme sa médiation. Même si le chemin est encore long, les prémices d'un règlement imminent de la crise commencent à se faire sentir.