Les députés ont demandé des explications sur les causes du refus des jeunes à se soumettre au « devoir national » lors du débat autour du projet de loi relatif au service national présenté, hier, à l'APN, par Khalil Mahi, ministre chargé des Relations avec le Parlement. Si l'on se réfère au document portant motif de projet de loi, le nombre d'insoumis enregistré à ce jour s'élève à 160.662. « Les opérations de recensement et de visite médicale de sélection ne sont pas épargnées par ce phénomène d'abstention malgré la mise en service de nouveaux bureaux du service national au niveau des wilayas », souligne le document. Il y est noté, à titre indicatif, que sur les 373.965 citoyens de la classe 2013, seuls 32.450 se sont fait recenser volontairement, soit un taux de 9%, et uniquement 63.271 citoyens ont répondu à l'obligation de la visite médicale de sélection, soit un taux de 17%. C'est pour, entre autres, parer à cette situation que la décision de réduire la durée du service national de 18 à 12 mois a été prise. Mahi a rappelé lors de la lecture du projet de loi que la durée du « service national » a fait l'objet d'une révision à la baisse en 1989, passant de 24 à 18 mois. « L'armée nationale populaire a été amenée à réduire les effectifs de conscrits à incorporer annuellement, en passant de 130.000 à 50.000 hommes de nos jours. Cette réduction, qui a enregistré un accroissement du nombre de situations contentieuses induites par la non-incorporation de citoyens reconnus aptes, a conduit à la prise de mesures amnistiantes en 1989 et de mesures présidentielles en 1999 », a-t-il précisé. Malgré ces mesures, l'insoumission chez les jeunes reste importante. A titre indicatif, pour satisfaire les besoins exprimés en 2012 estimés à 50.653 appelés, la Direction du service national a lancé 15 fois le nombre d'ordres d'appel requis. Résultat : seulement 30.251 ont été incorporés, soit un taux de 59%. A cela s'ajoutent les déperditions concernant 16.974 reconnus inaptes et 4.186 ayant bénéficié de report pour raisons médicales. Mahi a mentionné la nécessité d'adapter les missions de l'Armée nationale à la Constitution et à la conjoncture économique, sociale et politique actuelle pour que celle-ci participe au développement économique et à l'édification du pays. Les députés n'ont pas été, par contre, unanimes quant à la durée du service national. Si certains saluent l'initiative de la réduire à une année comme c'est le cas des représentants du FLN, les députés du Parti des travailleurs se disent contre. Taâzibt souligne que 18 mois ne sont pas suffisants pour former nos jeunes. « Certes nous devons aller vers la professionnalisation de l'armée mais il est aussi important de garder le lien avec le peuple », recommande-t-il. Les élus de l'Alliance de l'Algérie verte soutiennent, quant à eux, que la durée fixée à une année est longue, voire « exagérée », soulignant que dans certains pays européens, elle ne dépasse pas les 45 jours. Ils proposent de la réduire à 6 mois. D'autres soulèvent le problème du manque d'infrastructures et demandent une hausse de la prime attribuée aux appelés à 18.000 DA, tout en exigeant la présentation de la carte jaune lors du recrutement dans la Fonction publique.