C'était prévisible. L'arrivée du Ramadhan a sonné le retour des marchés informels. Plusieurs communes de la capitale, touchées par l'opération d'éradication de ces espaces, initiée en 2012 par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, conjointement avec le ministère du Commerce, renouent de nouveau avec les étals posés anarchiquement, que cosmétiques et ustensiles de cuisine se disputent avec les produits alimentaires. C'est le cas, entre autres, des communes de Bachdjarah, Belouizdad et Bab El Oued. Selon Mohamed Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, 20% des points de vente informels éradiqués ont refait surface. « A l'occasion de ce mois de Ramadhan, 300 points de vente illicites ont refait surface au niveau national », a-t-il indiqué. Et pour cause, « les APC ne jouent pas leur rôle », estime-t-il. Il déplore le fait que « la majorité des APC n'ait pas fait d'effort pour la création de marchés de proximité ». Boulenouar attire l'attention des citoyens sur les risques de consommer les produits proposés dans ces marchés. « Non seulement, les produits alimentaires sont exposés tout au long de la journée au soleil, mais ils sont parfois contrefaits ou périmés. A cela s'ajoute le fait que ces espaces illégaux ne peuvent être contrôlés par les inspecteurs du commerce », alerte-t-il. De son côté, le président de la Fédération des consommateurs, Mohamed Toumi, a mis en garde contre les risques que représentent les produits vendus sur la voie publique. « Les consommateurs doivent être vigilants. Ils ne doivent pas s'approvisionner au niveau de ces espaces, c'est de cette façon que l'opération de lutte contre l'informel pourrait être efficace », estime-t-il, rappelant que la Fédération a lancé le 22 juin dernier, une campagne de sensibilisation sur les risques d'intoxications alimentaires. Une campagne qui s'inscrit justement dans le cadre de la lutte contre l'informel. De son côté, Abdelkader Bouchrit, chargé de la communication auprès de l'UGCAA, aile Salah Souilah, a informé que l'organisation a évoqué dernièrement avec le ministre du Commerce, le problème des marchés parallèles. « Lors d'une réunion tenue jeudi dernier au ministère du Commerce, la délégation des commerçants a soulevé le problème de l'informel au ministre et ce dernier s'est engagé à trouver les solutions idoines », indique Bouchrit. L'UGCAA a recommandé de récupérer les grandes surfaces et les Souk El Fellah fermés pour recaser les « vendeurs » dans le circuit commercial.