Pour eux, les réelles conditions n'étant pas réunies. C'est également l'avis du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki. Invité hier au forum du quotidien Liberté, il a, encore une fois, jugé que l'évaluation de ce système adopté par certains établissements universitaires depuis une dizaine d'années n'est pas à l'ordre du jour. Il estime que certaines universités ont certes basculé dans ce système dès son institution, mais sa généralisation à la totalité des filières et disciplines a été relativement lente. Autre raison invoquée par le ministre, la coexistence entre les deux systèmes, classique et LMD. « La transition entre les deux systèmes a trop duré. Ils fonctionnent parallèlement », a-t-il relevé, rappelant que ce n'est qu'en septembre prochain qu'il sera mis un terme à la licence de graduation classique. Mais le magister sera maintenu. Des dysfonctionnements ont été relevés grâce à une structure nationale mise en place pour effectuer des évaluations permanentes sur le fonctionnement de ce système. Mais jusqu'à présent, aucune évaluation d'impact n'a été réalisée. Mebarki déplore le fait d'introduire un système fiable, ayant fait ses preuves là où il a été institué, sans pour autant réunir les conditions nécessaires. « L'université algérienne n'a pas été préparée pour basculer dans le système LMD. Un système qui est passé par différentes étapes, ponctuées de mesures de réformes pour assurer son adaptation aux besoins de l'environnement socio-économique et l'évolution des sciences et des technologies. Ce qui confirme une mauvaise adaptation aux réalités du terrain », reconnaît-il. Le ministre cite, entre autres, la faiblesse en matière d'encadrement. Aussi, les 51.000 enseignants que compte l'Université algérienne « s'avèrent insignifiants » eu égard aux objectifs du LMD. Le tutorat nécessite, à lui seul, des moyens humains et matériels. Le système LMD devait, selon le ministre, s'appuyer sur l'environnement économique et industriel. Une assistance qui a fait vraiment défaut en plus de l'absence de définition de filières. Car les enjeux de l'heure exigent une formation professionnalisante, répondant aux besoins du marché. Les inscriptions universitaires vont bon train Les inscriptions universitaires définitives se déroulent comme prévu. Ouvertes le 2 août, elles se poursuivront jusqu'au 7 août. Le ministre reconnaît, à l'occasion, que les mentions obtenues par les nouveaux bacheliers ont donné lieu à un engouement pour les filières habituellement prisées, en l'occurrence les sciences médicales, la pharmacie, la chirurgie dentaire et les classes préparatoires des pôles d'excellence. Il a rappelé que 56,07% des nouveaux bacheliers ont obtenu la filière de leur premier choix tandis que 96,52% des lauréats ont été orientés dans l'un des choix qui leur ont été soumis. En termes de capacités d'accueil, Mebarki rappelle qu'en dépit des surplus enregistrés dans certains campus, l'Université algérienne est en mesure de contenir les flux. « On peut encadrer jusqu'à 1,5 million d'étudiants », a-t-il souligné.