L'Algérie est un pays de dialogue. Son rôle dans la stabilité régionale n'est guère à démontrer. Ce sont en substance les propos tenus, hier, lors d'une conférence de presse au siège de l'APN, par le président du groupe parlementaire d'amitié Algérie-France, Belkacem Bellabes, et son homologue français, Patrick Mennucci. Les deux parlementaires ont d'emblée mis en exergue la nécessité de promouvoir le dialogue parlementaire en vue de donner une nouvelle dynamique aux relations entre les deux pays. Pour la partie française, cette relation est essentiellement basée sur la coopération, la compréhension et l'entente. Il a d'ailleurs souligné que la visite que la délégation française avait récemment effectuée dans les camps de réfugiés sahraouis n'aurait pas été possible sans le soutien et la qualité de la relation qui lie son pays à l'Algérie. « C'est une relation qui dépasse tout formalisme », a-t-il déclaré jugeant que l'axe Alger-Paris est aussi important que tout autre axe stratégique. De l'avis de ce parlementaire, l'Algérie, pays organisé avec des institutions solides, a un grand rôle à jouer dans la stabilité de la région. Avis partagé par Belkacem Bellabes. Les deux parlementaires avancent qu'il n'y aura pas de stabilité dans la région sans le règlement de la question sahraouie. Le président du groupe français a d'ailleurs reconnu que le peuple sahraoui subit les pires exactions. S'appuyant sur les témoignages recueillis auprès des Sahraouis, lors de sa récente visite dans les camps des réfugiés, Patrick Mennucci atteste qu'il y a des dépassements flagrants perpétrés par l'occupant marocain en matière des droits de l'homme, répression des manifestations, la détention de 61 sahraouis et la disparition de plusieurs autres. Actuellement, les conditions sociales de 200.000 Sahraouis sont déplorables. Mais cette situation de désespoir n'a pas influé négativement sur leur comportement. Il s'est d'ailleurs dit étonné de constater que malgré les difficultés et contraintes de tous genres, il n'y a pas eu de dérive terroriste. Il estime que l'heure est à la sensibilisation de l'opinion publique internationale sur la question. « Il faut en parler ; il y a certes des accords et des désaccords », a-t-il jugé, rappelant que l'Algérie fait depuis des années, du problème des réfugiés l'une de ses préoccupations. Quant à la position de la France vis-à-vis de la question sahraouie, il l'a qualifie de complexe. La France a, selon l'intervenant, un partenaire privilégié qui est le Maroc d'un côté, et un partenaire stratégique, l'Algérie de l'autre. Il affirme qu'au terme des discussions qu'il avait eues au cours de sa visite avec le président sahraoui, qu'« il y a une volonté réelle pour trouver une sortie politique au problème ». La France, rappelle Mennucci, « est favorable à une résolution onusienne pour un règlement définitif à ce problème ». Le président du groupe d'amitié remettra prochainement un rapport détaillé au gouvernement français sur la visite qu'il vient d'effectuer dans les camps de réfugiés sahraouis. Pour le parlementaire algérien, il faut laisser le peuple sahraoui choisir. Son avenir est tributaire de l'intégration de son peuple, son indépendance et son autonomie. Le responsable politique français a saisi cette occasion pour saluer l'initiative salutaire de l'Algérie vis-à-vis de la crise malienne. « L'Algérie a un rôle majeur », rappelle le conférencier, allusion faite à l'engagement de l'Algérie pour chapeauter les négociations entre le gouvernement et les groupes maliens. Un groupe de parlementaires algériens se rendra le 17 octobre prochain en France pour la célébration des événements du 17 octobre 1961. « Ce sera la première visite du genre. Pour nous, la page est tournée. Il faut regarder vers l'avenir ». Tel est le vœu émis par l'invité du parlement.