Intervenant, jeudi dernier devant le sommet du Conseil de sécurité des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères a rappelé la vision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, préconisant une stratégie multidimensionnelle à long terme pour vaincre le terrorisme. Tout en rappelant le rôle pionnier de l'Algérie et sa persévérance pour l'adoption d'une approche globale contre ce fléau, qui ne reconnaît ni frontières, ni religion, ni nationalité, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé l'appui de l'Algérie à la résolution sur les combattants terroristes étrangers, tout en mettant en exergue l'insuffisance de la mesure qui « a besoin, pour être efficiente, d'être confortée par un travail de fond visant à venir à bout, au plan international, en particulier au Moyen-Orient, des injustices de déni de droit, et des frustrations qui peuvent servir de terreau à l'extrémisme et à la radicalisation ». La prise de parole de Lamamra à cette réunion a coïncidé avec l'affaire de l'assassinat du ressortissant français, Hervé Gourdel. A cette triste occasion, Lamamra a présenté ses condoléances à la famille de la victime et au gouvernement français et a renouvelé la condamnation ferme par l'Algérie de cet acte odieux, assurant qu'aucun effort ne sera épargné pour arrêter les criminels et les traduire devant la justice. « L'engagement de l'Algérie pour combattre ce fléau n'en sera que plus fort », a-t-il assuré, en rappelant la récente libération des deux diplomates algériens kidnappés à Gao (Mali) et s'inclinant à la mémoire de ceux qui ont laissé la vie pendant leur captivité. L'initiative du président Bouteflika sur la Libye A sa détermination à combattre sans la moindre nuance le terrorisme, l'Algérie allie une politique de réconciliation et de dialogue à même de trouver une issue politique aux crises, notamment celles qui déstabilisent certains pays voisins, la Libye en tête. Dans son intervention à une autre réunion de haut niveau, exclusivement consacrée à la Libye, convoquée par le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, Lamamra a exposé la vision de l'Algérie et des pays du voisinage sur la voie à suivre pour aller vers une réconciliation nationale dans ce pays meurtri par les violences. « L'Algérie, en tant que pays voisin, est disposée à aider la Libye à prendre la voie du salut et à la reconstruction de ses institutions », a-t-il assuré en indiquant qu'à la suite des nombreuses sollicitations qui lui ont été adressées par différentes personnalités et forces politiques de la Libye, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a décidé de lancer une initiative tendant à amorcer un dialogue national inclusif en Libye devant conduire à la réconciliation nationale et à la consolidation des institutions libyennes. « Il a fait savoir, dans ce contexte, que les consultations préparatoires sont en cours, y compris avec la Chambre des représentants dont une délégation a été invitée à se rendre en Algérie dans les tout prochains jours », a précisé le ministre. Dans le même sillage, Lamamra a affirmé que l'Algérie, qui a été chargée de coordonner la commission défense et sécurité du groupe des pays voisins de la Libye, « se réjouit d'avoir conduit un certain nombre de consultations au titre de ce groupe comme au titre bilatéral qui nous font dire aujourd'hui que les conditions sont effectivement réunies pour l'ouverture d'un chapitre nouveau dans l'histoire tourmentée de la Libye ». Néanmoins, le ministre a mis en garde contre toute intervention militaire étrangère susceptible, selon lui, de compliquer davantage la situation en Libye, indiquant que la solution à cette crise relève des Libyens eux-mêmes.