Une journée d'étude sur la situation et la prise en charge des personnes âgées s'est déroulée, hier, à l'Institut national de la santé publique Malika-Gaïd. Cette rencontre a regroupé plusieurs spécialistes qui ont dressé un état des lieux de la situation de cette frange de la société. Ils ont avancé aussi des propositions pour une prise en charge efficiente en l'absence de centres spécialisés. Selon le docteur Adnane, médecin gériatre à Montpellier, « beaucoup de personnes âgées n'ont ni pension, ni retraite, ni couverture sociale ». Il a proposé, dans ce contexte, de recenser le nombre exact de personnes âgées fragiles et dépendantes et réfléchir à installer une cellule au niveau de chaque commune pour une évaluation et une meilleure orientation des familles qui les prennent en charge vers les centres spécialisés. Selon l'intervenant, « il est aussi urgent de mettre en place un programme national de santé publique à travers la formation de personnels et de médecins référents en gériatrie et d'aller vers la création d'un master en gérontologie ». « L'ouverture dans au moins chaque wilaya ou daïra d'une consultation gériatrique standardisée en coordination avec les médecins généralistes ou spécialistes doit être envisagée », a-t-il ajouté. Pour le docteur Djamila Nadir, responsable à la Direction générale de la prévention et de la promotion de la santé, « la personne âgée est une valeur ajoutée et non un poids ». Elle estime que la personne âgée doit être intégrée dans la vie courante car « le vieillissement est un phénomène inéluctable ». « Vieillir en bonne santé est un concept développé par l'OMS pour jouir d'une vie indépendante et de qualité tenant compte aussi de l'autonomie mentale et physique », a-t-elle précisé, ajoutant qu'en Algérie, les personnes âgées de plus de 60 ans ont atteint ces cinq dernières années un taux dépassant le taux d'accroissement démographique passant de 2 millions 708.184 en 2010 à 3 millions 879 en 2015. Selon Ouali, directeur de la population au ministère de la Santé, « l'Algérie est passée de 800.000 personnes âgées en 1986 à plus de trois millions en 2013, dont 8,1% ont plus de 60 ans avec un indice de vieillissement de 0,3% et une espérance de vie qui s'est allongée à 88,5 ans en 2013 ». Pour ce qui est de l'état matrimonial actuel des personnes âgées, 6% des hommes vivent avec leur épouse alors que les femmes continuent de vieillir seules.