Lors d'une conférence de presse qu'il a co-animée, hier, au siège de son département à Alger, avec son homologue argentin, Hector Marcos Timerman, Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires Etrangères, a fait valoir l'engagement et le rôle de l'Algérie dans le règlement politique de la crise libyenne comme en témoigne son appel au dialogue entre tous les belligérants.« Notre mission est de faciliter le dialogue interlibyen et non de prendre des décisions à la place du peuple libyen », dit-il, ajoutant qu'aucune partie étrangère ne peut imposer ses choix à ce pays meurtri par une guerre civile. Lamamra a souligné que l'Algérie est en train de préparer l'entame de ce processus « important », « délicat » et « complexe » à la fois, non sans mettre en avant une victoire de la diplomatie algérienne. « On n'évoque plus le recours à l'intervention militaire étrangère dans le pays voisin mais l'appel au dialogue, à la réconciliation nationale et la réhabilitation institutionnelle », dit-il. Le lancement de ce processus politique, annoncé en septembre dernier en marge de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, n'est pas une tâche simple, selon le chef de la diplomatie algérienne qui a cité, à titre illustratif, le dialogue intermalien que chapeaute l'Algérie. Cette démarche a mis six mois pour voir le jour, depuis l'appel lancé par Ibrahim Keita, le président malien à son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. Selon Lamamra, la situation complexe en Libye appelle à faire preuve de patience tout en maintenant les efforts pour aboutir au dialogue à engager « à Alger ou, c'est encore mieux, sur le sol libyen si la situation sécuritaire le permet ». « Nous avons pour mission de discuter avec les belligérants, de tenter, par la suite, de rapprocher leurs points de vue avant d'organiser le dialogue », a-t-il poursuivi. A la question du rôle « similaire » que l'Egypte serait en train de jouer sur la scène libyenne, le ministre a assuré que l'Algérie et l'Egypte ont pour souci la stabilité de la Libye qui ne saurait s'établir sans un dialogue débouchant sur une solution politique à la crise. Alger et Le Caire demeurent également farouchement opposés à une intervention étrangère dans la région. Lamamra a souligné que les deux pays coopèrent pleinement dans le cadre de l'organisme créé par les pays voisins en marge de la dernière réunion du Mouvement des Non-Alignés à Alger. Signe, selon lui, de la bonne santé des relations bilatérales qui ont été renforcées par la visite à Alger (sa première sortie à l'étranger) du nouveau président égyptien, Abdelafattah al Sissi. « Les deux pays sont appelés à jouer un rôle de premier ordre sur la scène régionale », a-t-il souhaité en ajoutant que la commission mixte des deux pays se tiendra prochainement dans la capitale égyptienne pour faire le point sur la situation des relations bilatérales. Timerman, qui est arrivé lundi à Alger, dans le cadre d'une visite qui coïncide avec le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre l'Algérie et l'Argentine, rappelle que les deux pays partagent sur les scènes moyen-orientale, africaine et latino-américaine les mêmes positions sur les questions économiques et politiques internationales. Quant aux relations algéro-argentines qui « sont fondées sur le respect mutuel », elles sont, dit-il « très bonnes ». « Les deux pays vont continuer à œuvrer ensemble sur la même voie », conclut-il