La semaine culturelle, dédiée au Maroc, entrant dans le cadre de la manifestation « Constantine capitale de la culture arabe 2015, a débuté, vendredi dernier au soir, à la salle de spectacle Ahmed-Bey. Le public nombreux n'a pas raté l'occasion de découvrir le savoir-faire et l'artisanat marocains. Il a toutefois été déçu par l'absence totale de stands réservés à l'habit traditionnel, la tannerie, la tapisserie, l'art culinaire ou la poterie représentant la richesse patrimoniale de ce pays. Une maigre participation du royaume chérifien, dont la délégation s'est contentée d'afficher quelques posters représentant les ksour, les Casbah et les vieilles portes des villes antiques marocaines. Outre cette exposition qui s'est tenue dans une petite salle, les organisateurs ont programmé deux lectures poétiques de Mohamed Bechar et de Nabil Mouncir et la prestation d'une formation andalouse menée par Amine Dabi. Cette dernière a d'ailleurs sauvé la mise. Dans une salle de 300 places qui affichait complet, les voix de Baha Rouanda, Anouar Zeidi et Mohamed Lalmi ont subjugué le public, tout comme la dizaine de musiciens qui a assuré l'accompagnement. Au programme, la Nouba de « Arak el aam » qui inclut un « « Mouwal », pour s'achever sur un Inchad, Nouba El Mâya avec « Touchia sika Gharnati » puis « lekodam minh », avant de conclure par Nouba Isbahân sur le « qacid ana mafiyache ». Le conseiller du ministre de la Culture du Maroc et chef de délégation, M. El Hacene Nefali, nous dira, à propos de cette timide participation de son pays : « En 2013 se sont tenues au Maroc les journées culturelles algériennes et, depuis, nous avons attendu une invitation des autorités algériennes. Finalement c'est programmé pour 2016. Entre temps cette manifestation s'est glissée, mais nous promettons qu'en 2016 le Maroc se rattrapera et sera présent en force lors des journées culturelles. Cela dit, nous sommes très heureux de participer à la manifestation de Constantine. Nous avons une même culture, une même langue et une même religion, donc nous ne sommes pas étrangers à ce magnifique pays. Ce qui est important, c'est que les échanges culturels entre pays maghrébins dépassent, à présent, les échanges avec le Moyen-Orient. Aujourd'hui, la culture s'est développée dans tous les pays maghrébins, en Algérie, partout où il y a des théâtres régionaux, il y a des festivals et les échanges avec le Maroc et la Tunisie ont été renforcés ». Questionné au sujet des rapports culturels entre l'Algérie et le Maroc, M. Nefali estime qu'ils sont excellents. « La preuve, ces aller-retour des artistes entre les deux pays. Dernièrement, Samir Toumi et Cheb Khaled ont participé au festival Mawazine, tout comme la formation de Bechar, El Ferda, qui était à Casablanca il y a une quinzaine de jours. Ce qui manque, peut-être, ce sont les échanges entre les intellectuels, les écrivains ou les syndicats pour dynamiser les relations culturelles. Les Marocains adorent la culture algérienne via ses grands artistes tels que Khaled, Mami, Chaou, Nadia Benyoucef ou Driassa. Ce qui est bien, c'est que ces artistes sont restés très attachés à leur tradition, comme on le voit dans la musique chaabi. » Enfin, concernant l'état de la culture dans son pays, il nous dira : « Notre patrimoine ressemble à celui de l'Algérie. Il est riche et varié et c'est pour cette raison que nous sommes en train de réfléchir à créer une délégation externe aux entreprises privées pour la gestion des monuments et vestiges. Les sites resteront sous tutelle de l'Etat et les entreprises privées se chargeront de la gestion, du gardiennage et du nettoyage ». Notons que la semaine culturelle a été clôturée, hier, par un concert d'Ahmed Chaouki, un chanteur de musique moderne qui avait participé, l'été dernier, à la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde.