Barack Obama qui a soulevé en entrant à la Maison Blanche, beaucoup d'espoirs, se découvre une ambition : laisser une trace dans l'Histoire. Après la reprise des relations avec Cuba et l'accord sur le nucléaire iranien le voilà demandant au roi Salmane d'Arabie saoudite, qui a pris la tête d'une coalition arabe qui mène depuis le 26 mars des frappes aériennes contre les rebelles chiites houthis, de mettre fin « en urgence » aux combats qui font rage au Yémen (3.200 morts, dont une moitié de civils, depuis le mois de mars) et de « s'assurer que l'aide internationale parvienne à tous les Yéménites » piégés par ce conflit. 80% de la population - soit 21 millions de personnes - ont besoin d'aide ou de protection dans ce pays pauvre de la péninsule arabique et plus de 10 millions ont du mal à se nourrir ou à trouver de l'eau, selon l'ONU. Une trêve humanitaire, annoncée par l'ONU pour six jours à partir de samedi dernier, ne s'est pas matérialisée. Les combats et les raids aériens n'ont pas cessé. En attendant ce « cessez-le-feu » et probablement l'ouverture des pourparlers sous l'égide de Ban Ki-moon qui dit ne « pas perdre espoir » d'une solution négociée, les forces pro-gouvernementales, fidèles au président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi, progressent sur le terrain. Mardi dernier, premier jour de l'offensive baptisée « Flèches d'or pour la libération d'Aden » elles ont, appuyées par les frappes de la coalition, fait subir aux Houthis leur plus gros revers depuis le début de l'intervention des avions de la coalition arabe. Elles ont repris l'aéroport de la principale ville du sud du Yémen, qui était aux mains des rebelles depuis le 25 mars. « Nos combattants, équipés de véhicules militaires modernes ont progressé dans le quartier de Crater où se trouve le palais présidentiel et dans celui de Moualla où ils ont repris le siège du gouvernorat », a déclaré, hier, Ali al-Ahmadi, porte-parole d'un collectif anti-rebelles nommé « Résistance populaire dans le Sud ». Hier après-midi, les pro-Hadi ont pris le petit port commercial de Moualla, qui fait face au port d'Aden. A la faveur d'une offensive lancée en juillet 2014 de leur fief de Saâda, les Houthis ont, avec l'aide des soldats restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, réussi à prendre de vastes pans de territoire, dont la capitale Sanaâ, avant de prendre pied à Aden.