Ce dispositif, dont l'élaboration et la mise en œuvre seront menées conjointement par les ministères du Commerce et de l'Industrie, sera inspiré de celui mis en place par l'UE et qui s'appuie notamment sur le marquage CE (conforme aux exigences). Le marquage CE, qui est une déclaration de conformité par rapport aux directives européennes, indique que le produit respecte les normes européennes de sécurité et peut être vendu librement. Un tel dispositif n'existe pas encore en Algérie dont les moyens sont, actuellement, limités pour assurer efficacement l'encadrement du contrôle des produits industriels destinés au consommateur final, explique le même responsable. En conséquence, « le marché algérien se caractérise par une prolifération de produits industriels, notamment importés, présentant une double caractéristique. Des produits contrefaisant des marques notoires et une sécurité en deçà des spécifications normatives utilisées au plan international », relève Bouras. « Nous avons déjà commencé à élaborer les normes pour améliorer l'encadrement du contrôle sur les produits avant leur mise à la consommation », fait-il savoir. Actuellement, le contrôle de la conformité des produits industriels s'effectue en trois phases, à savoir le contrôle documentaire et visuel, la vérification de l'existence du certificat de garantie et, si nécessaire, un prélèvement d'échantillons. Les tests de conformité effectués sur les échantillons prélevés sont effectués essentiellement par le laboratoire régional de Constantine relevant du Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage. « Mais ce laboratoire dispose d'une section spécialisée dont les moyens, même s'ils permettent d'assurer le contrôle de la conformité notamment des chauffages à gaz et d'autres équipements électriques, restent insuffisants au regard de la multitude des produits mis à la consommation », observe-t-il. Absence de normes, l'une des failles du commerce extérieur Ces moyens de contrôle sont donc en deçà des besoins de s'assurer de la conformité des produits industriels notamment importés. L'absence de normes représente une grosse lacune dans le commerce extérieur du pays, s'ajoutant à l'absence de bureaux d'expertise dotés de la capacité du contrôle de ces normes. C'est pour cette raison que les pouvoirs publics misent sur le Laboratoire national d'essais, dont l'entrée en activité est prévue au cours du deuxième semestre de l'année 2016. Ce laboratoire, situé à la ville de Sidi Abdallah (Alger), aura des annexes spécialisées en analyses physicochimiques et microbiologiques pour le contrôle de la conformité des produits industriels. Il s'agit notamment des matériaux de construction, l'électroménager, le textile, la maroquinerie, le matériel de cuisine, les pièces détachées (automobile), les détergents, les produits cosmétiques, les affaires scolaires, l'emballage et les jouets. Dans l'attente de la mise en place de l'ensemble du dispositif prévu en matière d'évaluation de la conformité des produits industriels et en application du cadre réglementaire régissant la sécurité des produits et services, les importateurs seront appelés à apporter la preuve de la conformité de leurs produits au regard des normes en vigueur dans le pays d'origine, a fait savoir Bouras. Lorsqu'une déclaration de conformité sera déclarée (marquage CE), l'importateur sera tenu de présenter les documents attestant de cette conformité, poursuit-il. A cet effet, une circulaire interministérielle est en cours d'élaboration pour définir les modalités pratiques de la mise en œuvre de cette disposition.