Photo : Slimene S.A. Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi- Saïd, a relevé, hier lors de la session ordinaire du Conseil national du Syndicat national des chercheurs permanents, qu'il y a un grand déficit en matière de la recherche scientifique en Algérie alors que les capacités humaines et financières sont disponibles. «Je voudrais que les chercheurs se penchent sur cette question et expliquent pour quelle raison la recherche en Algérie n'apporte pas beaucoup de fruits. Pourtant, nous avons d'éminents chercheurs à notre actif», dit-il en soulignant l'importance de ce créneau dans le développement économique. «C'est elle qui nous permettra de nous intégrer dans la catégorie des pays émergents. Les finances que nous engageons dans ce domaine doivent générer d'autres finances hors hydrocarbures. Or, sur le terrain, nous n'avons que très peu de brevets d'invention. De ce fait, il est essentiel d'établir une feuille de route sur les mécanismes de la recherche», estime-t-il en rappelant, en outre, les conventions signées avec une cinquantaine d'entreprises dans le secteur des travaux publics d'une valeur de 120 milliards de dinars et dont 2 milliards sont alloués à la formation des compétences. «C'est une initiative très importante qui contribuera à la création d'une relation réelle entre les acteurs de la recherche et les entreprises économiques», ajoute-t-il. De son côté, tout en admettant le manque de résultas en matière de la recherche scientifique Kamel Zoughbi, secrétaire général du Cerist, explique que cette situation est due au manque de capacités dans ce domaine et à d'autres considérations sociales qui ralentissent la production du savoir. «Nous avons des chercheurs qualifiés. D'ailleurs, l'Algérie est classée 38e en matière de ressources qualifiées dans le monde. Mais ces ressources ne sont pas assez nombreuses pour prendre en charge tout le programme national de la recherche scientifique», fait-il savoir. Par ailleurs, poursuit-il, si le régime indemnitaire des chercheurs a été résolu et appliqué, il n'en est pas de même pour le logement. «Les problèmes sociaux, liés au logement notamment, empêchent quelque peu l'évolution de la recherche. Car avant de se consacrer entièrement à un projet de recherche, le chercheur doit d'abord penser à son hébergement. En 1995, nous avons introduit une demande pour qu'on réserve un quota de logements sociaux aux chercheurs. Nous n'avons reçu aucune réponse», confie-t-il. D'où la nécessité, affirment les chercheurs, d'avoir un syndicat. «Chose que nous n'arrivons pas à avoir malgré nos sollicitations auprès de l'UGTA», affirment-ils. A ce propos, le secrétaire général de l'UGTA a assuré que c'est aux chercheurs du Cerist de choisir leur syndicat. «D'ailleurs, le Cerist a reçu une instruction de l'UGTA pour élire leurs représentants syndicaux. Cela dit, il y a eu beaucoup de choses qui ont été faites en faveur des chercheurs. La preuve est que beaucoup de chercheurs qui ont quitté l'Algérie ont exprimé le vœu de revenir y travailler», conclut-il.