Les mythes fondateurs du GMO s'écroulent. Dans l'empire post-11 Septembre, nourri à la mamelle des néo-conservateurs, le chaos généralisé d'un monde arabe promis à une ère de liberté et de progrès a révélé la terrible tragédie qui s'est abattue sur les Etats et les peuples du Moyen-Orient voué au démantèlement, à la guerre civile et à l'errance. Remember, l'instrumentalisation d'Al Qaida de Ben Laden, labellisé en « combattant de la liberté » dans la guerre impériale afghane avant de succomber au coup de sort du paria largué au fond l'océan en mai 2011. Plus de 4 ans plus tard, la disparation d'un acteur important, l'ancien Premier ministre irakien, Ahmed Chalabi, entaché d'une réputation sulfureuse et de graves accusations par un tribunal jordanien, en 1992, de faillite frauduleuse de la banque Petra (transfert de 288 millions de dollars sur ses comptes en Suisse), donne un aperçu sur la seconde guerre impériale en Irak légitimée par les ADM (armes de destruction massive) demeurées introuvables en 8 ans d'occupation américaine, provoquant la démission de Colin Powell leurré par les preuves factices de Chalabi et les excuses publiques de Tony Blair. Dans cette conjuration, le rôle clé de l'ancien professeur de mathématiques de l'Université de Chicago et du Massachusetts Institute of Technology, installé à la tête du Congrès national irakien (CNI), a servi de détonateur à l'invasion américaine qui a réduit en cendres la mythique cité babylonienne et semé la désolation dans le nouvel Irak à feu et à sang. Qui en paie aujourd'hui le prix du mensonge d'Etat et de la compromission du protégé de George W. Bush et des faucons américains Paul Wolfowitz, le stratège de la dissuasion nucléaire Albert Wohlstetter, et Richard Perle, brutalement lâché par Washington ? Tout comme Ben Laden. Décédé, hier, à l'âge de 71 ans d'une crise cardiaque, il restera, à jamais, dans l'histoire et la conscience irakienne, l'instrument privilégié de la recolonisation de son pays. Sous la bannière du « printemps arabe », le GMO du « chaos destructeur » sévit pleinement au cœur de la Libye désintégrée, hantée par la guerre milicienne sans fin et plongée dans les fonds abyssaux d'un pays sorti de l'humanité. Mais, c'est surtout, dans l'antique cité mésopotamienne, dans la Syrie historique, que la forfaiture irakienne, admise et reconnue de tous, refait surface dans les mêmes formes et les mêmes abjections irakiennes relayant la campagne mensongère des armes chimiques.