Conscients des enjeux imposés par le réchauffement climatique, les chefs d'Etat des grandes nations, notamment les plus pollueuses de la planète, ont donné dimanche dernier à Paris des signaux favorables et encourageants pour que le sommet aboutisse à un accord. Après le discours du président français, François Hollande, à travers lequel il a voulu secouer un peu les esprits en demandant à ses homologues et chefs de gouvernement des actes, les présidents américain et chinois ont montré, de leur côté, une certaine convergence lorsqu'ils ont appelé les pays à « être à la hauteur » de leurs engagements. Le chef d'Etat français a affirmé que « les bons sentiments, les déclarations d'intention ne suffiront pas, nous sommes au bord d'un point de rupture », ajoutant qu'au terme de la conférence, le 12 décembre prochain, « un accord doit être trouvé à Paris », un accord différencié, universel et contraignant. Pour lui, « aucun Etat ne doit pouvoir se soustraire à ses engagements », faisant remarquer que les écarts de développement entre les différents pays doivent être « pris en compte ». Le président des Etats-Unis s'est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre de son pays. « Je suis ici en tant que dirigeant d'une des premières économies émettrices (de CO2) et c'est de notre responsabilité d'y remédier », a-t-il dit, promettant que les Etats-Unis réduiront leurs émissions de « 26 à 28% d'ici à dix ans par rapport à 2005 ». Le président chinois, Xi Jinping, a, quant à lui, souligné que « les pays développés devaient être à la hauteur de leurs engagements », en parvenant d'ici à 2020 à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour financer des projets climat dans les pays du Sud et à « apporter un appui financier accru », au-delà de 2020, aux pays en voie de développement pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique. Il a souhaité, sans engagement pris, que la Chine, à l'horizon 2030, puisse réduire les émissions de gaz à effet de serre « par point de PIB », expliquant que son pays, qui compte continuer à augmenter ses émissions jusqu'en 2030, « veut atteindre 20% d'énergies renouvelables et lancer des projets d'adaptation dans des pays en développement ». Pour sa part, le président Vladimir Poutine a espéré un nouvel accord contraignant mais « souple », sans pour autant l'expliquer, rappelant que son pays a honoré ses obligations dans le protocole de Kyoto et a réduit ses émissions de gaz à effet de serre. Un peu moins optimiste, la chancelière allemande, Angela Merkel, a préconisé la promotion d'un monde avec de moins en moins de carbone, en envisageant d'autres approches sur les transports, l'énergie, le chauffage. Elle a demandé que l'accord de Paris soit « contraignant » et que les objectifs en soient « renforcés » crescendo au fil des ans. A l'ouverture des travaux, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé les chefs d'Etat et de gouvernement à donner des instructions à leurs ministres et négociateurs « pour qu'ils choisissent la voie du compromis ».