L'Etat syrien est prêt à participer à des négociations, fin janvier 2016, pour mettre un terme à la guerre mais attend de savoir quels groupes de l'opposition y prendront part. Cette réserve s'explique par le fait que Damas considère la plupart d'entre eux comme des « terroristes ». Aucune différence n'est faite entre les rebelles et les djihadistes du Front al-Nosra - la branche syrienne d'Al-Qaïda - ou de Daech. « La Syrie est prête à participer au dialogue inter-syrien sans interférence étrangère », a déclaré, jeudi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem. « Notre délégation sera prête dès que nous aurons reçu la liste de la délégation de l'opposition ». Les 15 membres du Conseil de sécurité avaient adopté le 19 décembre dernier une feuille de route pour une solution politique au conflit qui ravage la Syrie depuis 2011 et qui a fait plus de 250.000 morts et des millions de déplacés. Le texte prévoit des négociations opposition-régime, un cessez-le-feu, un gouvernement de transition et des élections dans les 18 mois à venir. Les pourparlers doivent se tenir à Genève « fin janvier 2016 », selon l'ONU. La Jordanie, chargée de préparer une liste des groupes « terroristes » à exclure des négociations, avait indiqué, le 21 décembre, qu'il y avait un « consensus » pour écarter ces deux groupes djihadistes. Le 10 décembre, une centaine de représentants des principaux groupes de l'opposition politique et armée, réunis à Riyad, avaient annoncé leur accord pour des négociations avec Damas mais exigé le départ du président Al Assad avec le début d'une éventuelle période de transition. Parmi les autres points d'achoppement figure la mise en place d'une autorité de transition dotée des pleins pouvoirs. Mouallem fait référence à un simple « gouvernement d'union nationale » qui, selon la Constitution actuelle, sera présidé par le chef de l'Etat. « Ce gouvernement formera un comité constitutionnel chargé de réfléchir à une nouvelle Constitution avec une nouvelle loi électorale afin que des élections législatives puissent se tenir dans les 18 mois », a-t-il assuré. Sur le terrain, la violence continue à rythmer la vie des Syriens avec des affrontements qui se poursuivent sur différents fronts. Dans le Nord, les Forces démocratiques syriennes — une coalition kurdo-arabe — ont progressé en direction du barrage de Tichrine, à une soixantaine de kilomètres de la frontière turque, tenu par Daech. Appuyées par les raids de la coalition internationale conduite par Washington, elles se trouvent désormais à une dizaine de kilomètres du barrage.