De nombreux pays s'inquiètent de la tension apparue depuis quelques jours entre l'Iran et l'Arabie saoudite, qui s'est étendue avec la décision du Koweït de rappeler son ambassadeur à Téhéran. L'émirat est depuis mardi dernier le cinquième pays arabe à rompre ou à réduire ses relations diplomatiques avec l'Iran, après l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Soudan et le Bahreïn. Ces pays protestent contre les attaques contre les missions diplomatiques saoudiennes en Iran, à la suite de l'exécution samedi du chef religieux chiite saoudien Nimr al-Nimr. Dimanche prochain, les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront au Caire pour débattre de cette crise. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a, quant à lui, proposé l'aide de son pays pour « apaiser » les tensions. Washington, Moscou et les pays européens ont également appelé les deux pays au calme. La crise entre Riyad et Téhéran pourrait entraîner « une série de conséquences néfastes dans la région », a mis en garde l'ONU. Réuni lundi à New York, le Conseil de sécurité a exprimé « sa profonde inquiétude » et demandé à Téhéran de « protéger les installations diplomatiques et consulaires et leur personnel ». La mission iranienne avait exprimé les « regrets » de Téhéran et promis de « prendre des mesures pour que de tels incidents ne se reproduisent pas ». La Syrie en jeu L'exécution de Nimr a provoqué des mouvements de colère dans le monde chiite. L'ambassadeur saoudien à l'ONU a affirmé que la rupture des relations avec l'Iran n'empêcherait pas Riyad de « continuer à soutenir les efforts de paix en Syrie et au Yémen » et que l'Arabie saoudite participerait aux prochains pourparlers de paix sur la Syrie, fin janvier à Genève sous l'égide de l'ONU. L'Iran est avec la Russie le principal allié de Damas alors que l'Arabie saoudite soutient l'opposition syrienne. La crise entre l'Arabie saoudite et l'Iran a été d'autre part au cœur d'une visite effectuée hier à Téhéran par le ministre irakien des Affaires étrangères. Enfin, le sultanat d'Oman, seule monarchie du Golfe à entretenir des relations étroites avec Téhéran, a « profondément regretté » hier les attaques contre des représentations diplomatiques en Iran, sans annoncer de mesures de rétorsion. Mascate considère les attaques anti-saoudiennes comme une « violation » des accords internationaux. « Le sultanat considère cet acte comme inacceptable. » Oman fait partie du Conseil de coopération du Golfe dont les ministres des Affaires étrangères doivent se réunir samedi à Riyad. Toujours pour tenter de désamorcer la crise.