L'article 51 qui exige la nationalité algérienne exclusive pour l'accès aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politiques fait encore parler de lui. Député FLN à l'APN dont il est membre de la commission des affaires étrangères, de la coopération et de l'émigration France-Sud, Abdelkader Haddouche s'est exprimé, hier, à son tour. Selon lui, l'élaboration de cet article n'a aucun sens et la polémique qui s'en est suivie n'a pas lieu d'être. Et pour cause, « la loi est claire concernant l'occupation du poste de président de la République ainsi que pour les postes régaliens, à l'image des ministres de la Défense et des Affaires étrangères. Nous n'avons pas besoin d'écrire dans la Constitution qu'un binational ne peut pas prétendre à ce type de postes », a-t-il indiqué. De ce fait, le maintien de l'application de l'article 51 ne peut que semer la polémique, alimenter la suspicion et diviser les Algériens. Or, « nous savons que pour mettre en œuvre une loi fondamentale, nous avons besoin d'un consensus », argumente le député. Aussi, trouve-t-il contradictoire, voire incompréhensible, de dire dans la même Constitution que les Algériens sont égaux en devoirs et en droits mais en même temps préciser que certains ne peuvent pas prétendre à des postes de responsabilité. « Il y a un problème », estime-t-il. Haddouche ajoute que la meilleure décision est d'abroger carrément cet article, ce qui évitera la polémique et une éventuelle instrumentalisation. C'est pourquoi, dit-il, « je souhaite que le directeur de cabinet à la présidence, Ahmed Ouyahia, nous reçoit, nous les députés de la communauté algérienne à l'étranger. Qu'il nous donne cette possibilité de lui expliquer ce que nous pensons de cet article et surtout pour apaiser les esprits de certains de nos compatriotes », a-t-il souligné. Et de regretter que les personnalités issues de la communauté n'aient pas été sollicitées lors des consultations politiques sur la révision de la Constitution. Le député a, en outre, rappelé que cet article vient juste après le débat sur le projet de la déchéance de nationalité en France. « Il est urgent de corriger cet état de fait afin de ne pas se retrouver devant deux catégories d'Algériens, ceux de la première zone et ceux de la seconde », soutient-il. Pour lui, « seuls le mérite, la compétence et l'attachement à la patrie font la différence entre les citoyens », insiste-t-il. Et d'ajouter : « l'Algérie a besoin de l'ensemble de ses enfants sans distinction aucune. Nous connaissons et nous sommes conscients des conditions qu'il faut remplir pour prétendre à la magistrature suprême. S'il y a des dysfonctionnements au niveau de certains secteurs, ce n'est pas la faute aux binationaux. »