C'est avec un concert de klaxons et de youyous que la statue de Mouloud Mammeri est arrivée, vers 20 heures, jeudi dernier, à Beni-Yenni. En effet, dans la journée, toutes les formalités douanières ont été accomplies avant que le cortège ne prenne route vers Tizi Ouzou. La procession de véhicules était arrivée à la nuit tombée au lieudit « le Tranché » où attendait depuis des heures une foule nombreuse. Le caisson contenant la statue fut ensuite acheminé chez un particulier où elle sera préservée en attendant qu'elle soit inaugurée le 20 avril prochain. Selon des sources proches du comité d'organisation, l'artiste qui a sculpté cette effigie à Cologne, Abdeslam Graine, arrivera dans les prochains jours. Il va aménager la placette appelée à recevoir cette œuvre d'art. Nous avons enfin appris que le jour de son inauguration, la statue sera couverte par l'emblème national. Il s'agira aussi de rendre aussi hommage au moudjahid Mouloud Mammeri, plus connu à l'époque sous son nom de guerre, Brahim Bouakaz. Alors qu'Alger était dans la tourmente, il faisait parvenir, selon le témoignage de M'hamed Yazid, des rapports aux responsables du FLN. Cela lui avait valu d'être recherché et il n'a dû son salut qu'en se réfugiant jusqu'en 1962 au Maroc. La guerre d'Indépendance a été une source d'inspiration pour lui à travers notamment « L'opium et le bâton », véritable fresque popularisée par le film qui porte le même titre. Il a aussi écrit « Le Foehn » dont l'action se situe à Alger en 1956 et 1957.