Un camion a, rappelons-le, foncé sur la foule qui assistait au feu d'artifice sur la Promenade des Anglais, un haut lieu touristique le long de la Méditerranée, à l'occasion de la célébration du 14 Juillet. Hier, les drapeaux ont été mis en berne sur les édifices publics. Un projet de loi prolongeant jusqu'à fin octobre prochain l'état d'urgence, en vigueur depuis les attaques terroristes de novembre 2015 à Paris, sera par ailleurs soumis mercredi et jeudi prochains au Parlement. Cette proposition, faite hier par le président François Hollande, confirme que la menace terroriste en France s'est désormais installée dans la durée. « J'ai décidé que l'état d'urgence qui devait prendre fin le 26 juillet serait prolongé de trois mois. Un projet de loi sera soumis au Parlement d'ici la semaine prochaine », a précisé hier le président français dans une déclaration solennelle quelques heures après l'attentat de Nice. François Hollande a promis, dans sa déclaration, de « tout faire » pour pouvoir « lutter contre le fléau du terrorisme », soulignant que l'Etat doit « faire la démonstration d'une vigilance absolue et d'une détermination sans faille ». « De nombreuses mesures ont déjà été prises. Notre arsenal législatif a été considérablement renforcé. Mais nous devons, puisque nous sommes dans une période estivale, rehausser encore notre niveau de protection », a-t-il ajouté. De son côté, Le chef du gouvernement, Manuel Valls, a appelé ses compatriotes « à faire bloc » face « à une guerre que le terrorisme nous livre ». « La France ne cédera pas à la menace terroriste. Nous avons changé d'époque et la France va devoir vivre avec le terrorisme et nous devons faire bloc, être solidaires, faire preuve de sang-froid collectivement », a déclaré Manuel Valls. « La France est un grand pays et une grande démocratie qui ne se laissera pas déstabiliser », a-t-il insisté. « On a voulu atteindre l'unité de la nation française alors la seule réponse digne, responsable de la France sera celle qui restera fidèle à l'esprit du 14 Juillet, c'est-à-dire une France unie et rassemblée autour de ses valeurs. Nous ferons bloc, c'est la seule exigence qui vaille aujourd'hui », a-t-il encore martelé. La communauté internationale a vivement réagi à ce carnage, perpétré huit mois après les attaques terroristes de novembre 2015 à Paris. Les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont « condamné avec la plus grande fermeté l'attaque terroriste barbare et lâche » de Nice. Les dirigeants et représentants de 51 pays asiatiques et européens, réunis hier en Mongolie pour le 11e sommet Europe-Asie, ont condamné les récentes « attaques terroristes haineuses et lâches » ayant frappé le continent eurasiatique, notamment à Nice. « Nous réaffirmons notre engagement à joindre nos forces pour combattre la peste du terrorisme ». Les présidents américain et russe se sont déclarés solidaires avec la France. Le Monde arabe a, pour sa part, condamné dans les termes les plus vifs l'attentat de Nice. L''autorité musulmane d'Al-Azhar a appelé à l'unité pour « débarrasser le monde du terrorisme », estimant que « ces attaques terroristes abominables contredisent les enseignements de l'islam ». L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis ont dénoncé « un crime ignoble », estimant que tous les pays « doivent œuvrer fermement et sans hésitation pour lutter contre le terrorisme ». En Egypte, le président Abdel Fattah Al-Sissi a réaffirmé « la pleine solidarité de l'Egypte avec la France amie » et le soutien de son pays « aux efforts internationaux pour lutter contre le terrorisme ». L'Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, a, de son côté, condamné « un acte lâche, terroriste et sauvage » qui « affecte la France, mais aussi la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a lui aussi condamné un « attentat terroriste lâche ».