Une attaque terroriste a frappé mercredi le musée du Bardo à Tunis, tuant 19 personnes dont 17 touristes de plusieurs nationalités et suscitant l'indignation de plusieurs pays qui ont exprimé leur soutien à la Tunisie dans la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Le Premier ministre tunisien Habib Essid a déclaré lors d'un point de presse, que le bilan final de cet attentat était de "19 morts dont 17 touristes de nationalités polonaise, italienne, allemande et espagnole". Selon le Premier ministre, deux assaillants, tués lors d'un assaut de la police tunisienne, ont ouvert le feu sur les touristes alors que ces derniers descendaient de leurs bus puis les avaient pourchassés à l'intérieur. Par ailleurs, le ministre tunisien de la Santé Saïd Aïdi a indiqué à la presse que 38 personnes avaient été blessées, notamment des ressortissants de France, d'Afrique du Sud, de Pologne, d'Italie et du Japon. D'après l'agence de presse tunisienne TAP qui cite le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Laroui, les deux terroristes, armés de fusils d'assaut Kalachnikov "ont été abattus" et les touristes que ces derniers retenaient "libérés" et sont désormais "hors de danger". Le président de la République tunisienne, Béji Caïd Essebsi, va s'adresser aux Tunisiens, a indiqué le porte-parole de la présidence. Cette attaque "vise notre économie", a, de son côté, déclaré sur la radio Mosaïque FM Mohsen Marzouk, le conseiller politique du président Caïd Essebsi, en faisant allusion à l'importance du secteur du tourisme pour la Tunisie. "Mais il ne faut pas que nous laissions ce coup nous affecter. Et je suis sûr que le monde gardera sa confiance en nous", a-t-il ajouté. Plusieurs pays solidaires de la Tunisie L'attaque contre le musée Bardo à Tunis est la première du genre à viser des étrangers depuis le soulèvement de fin 2010-début 2011 qui a chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali. L'Algérie a exprimé, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Abdelaziz Benali-Cherif, son "soulagement suite à la fin de la prise d'otages et à la neutralisation des terroristes". "Nous regrettons dans le même temps les victimes innocentes assassinées par des criminels sanguinaires dont le seul souci est de semer le chaos et la terreur parmi de paisibles citoyens", a indiqué le porte-parole. "En cette douloureuse circonstance, nous présentons nos condoléances aux familles des victimes et au gouvernement tunisien et réaffirmons notre solidarité avec le peuple tunisien frère", a-t-il ajouté, assurant qu'"aucune victime algérienne n'est à déplorer dans cette odieuse attaque terroriste". Par le biais du porte parole du ministère des Affaires étrangères Badr Abd Al-Atti, l'Egypte a "condamné l'attaque terroriste de Tunis et exprimé la solidarité de son peuple et de son gouvernement avec le gouvernement et le peuple tunisiens dans leur lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes". L'Egypte a présenté ses condoléances aux familles des victimes de cet "acte terroriste abominable" et appelé l'ensemble de la communauté internationale à "conjuguer ses efforts afin d'éradiquer le phénomène du terrorisme", selon le porte-parole. Pour la Ligue arabe, "cette attaque terroriste vise à compromettre le processus démocratique pionnier en Tunisie", a affirmé le secrétaire général de l'organisation panarabe, Nabil al-Arabi, soulignant que "la sagesse des dirigeants de la Tunisie et la détermination de son peuple aideront ce pays à faire face au terrorisme et à préserver les acquis de la Révolution tunisienne". Le secrétaire général de la Ligue arabe a réaffirmé le soutien de l'organisation panarabe aux président, gouvernement et peuple tunisiens dans leur lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Par la voix de son président François Hollande, la France s'est dite solidaire de la Tunisie, après cette attaque."Le président (Hollande) a parlé à l'instant au président tunisien pour lui témoigner de la solidarité de la France avec lui-même et le peuple tunisien dans ce moment très grave", selon l'Elysée. De son côté, le Premier ministre français, Manuel Valls, a condamné "avec la plus grande fermeté" l'attaque de Tunis. "Il y a une prise d'otages, sans aucun doute des touristes touchés, tués", a indiqué M. Valls lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Cette "attaque terroriste (...) illustre cruellement les menaces auxquelles nous sommes tous confrontés en Europe, en Méditerranée, dans le monde", a-t-il ajouté.