Les bonnes idées ne font pas toujours les bonnes œuvres. C'est le cas de le dire au sujet de l'hommage tardif rendu au fameux trio comique oranais de « Bila Houdoud » dans le cadre du Festival international d'Oran pour le film arabe qui clôt, aujourd'hui, sa neuvième édition. Faussée, dès le départ, par un timing peu propice à ce genre d'initiative, la cérémonie - qui s'est déroulée mardi dernier au Théâtre régional d'Oran - a été tout bonnement expéditive. Aucune, par exemple, sinon très peu des grandes stars du septième art arabes, pourtant présentes à Oran, ne furent de la partie, serait-ce que pour découvrir l'art et l'humour de ces comédiens. D'aucuns auraient, sûrement, aimé voir, sur le podium, les trois grands comédiens, Mustapha, Hazim et Hamid, qui ont tant donné à l'époque où le pays était plongé dans la violence terroriste. Mais les choses se sont déroulées autrement, « maigrement », au grand dam des amoureux de ces « sketcheurs » hors pair hormis une sobre distinction symbolique, l'honneur rendu à ces héros du petit écran est de loin moins important qu'aux égards observés aux hôtes arabes, Farouk El Fichaoui, entre autres, Sami Naceri ou encore la sulfureuse comédienne libanaise, Nicole Saba. Deux poids, deux mesures ? Ça en a tout l'air, malgré la présence du commissaire du Festival, Brahim Seddiki, qui a tenu à faire bonne figure et sauver la face d'un hommage qui aurait dû prendre une autre envergure. « Même avec du retard, je préfère prendre les choses dans le bon sens. Petit à petit l'oiseau fait son nid », tempère le doyen du groupe Mohamed Hazim. « L'arrêt de l'émission qui a duré dix bonnes années, est dû à la volonté du réalisateur et n'incombe en aucune manière aux comédiens », a-t-il confié. Concernant un retour sur scène du trio, il se dit prêt à reprendre le travail et que cette éventualité n'est pas exclue. « On a beaucoup donné dans cette émission. Nous avons eu l'occasion de sillonner plusieurs pays tels que les Etats-Unis, le Canada, l'Espagne, la France pour représenter dignement l'Algérie », conclut l'artiste qui s'est récemment remis d'une hospitalisation de plus de deux mois.