La Libye s'apprête à revivre ses toutes premières gestations constitutionnelles avec l'éminente chute du régime pantelant de Kadhafi. Après quarante-deux ans d'autoritarisme basé sur les décombres d'une première constituante promulgué en 1951 (sous le règne du roi déchu Idriss Senoussi), la révolte populaire vient de réactiver une légitimité de Jure pour redéfinir une union nationale autour de l'assemblée constituante qui retrouverait tous ses droits. Les opposants à l'actuel régime de la Cyrénaïque, de la Tripolitaine et du Fezzan qui ont repris l'emblème national se seraient mis d'accord pour célébrer, dans la liesse la réhabilitation d'une constitution incluant toutes les composantes d'une union avec ses spécificités tribales et ethniques, en attendant de trancher entre la formulation monarchique ou républicaine d'une nouvelle constitution Tripoli la dernière ville phare, avec Benghazi, ont fait le lit de la révolution libyenne, les dernières tribus acquises à Kadhafi ont déjà rallié la révolution pour porter l'estocade au régime. C'est devant la caserne de Bab El Azizia que se joue le dernier acte «d'Alamo ». Seul avec sa garde prétorienne et son dernier carrée de conseillers, Kadhafi lance son dernier bain de sang avec ses miliciens sur la ville historique de la Zaouia. Les défections en cascades de diplomates en poste à l'étranger et des hauts officiers de l'armée font foi d'un accomplissement total d'une rébellion nationale. Dans ce nouveau paysage politique qui se dessine par bribes, autour d'anciennes personnalités en disgrâce ayant participé avec Kadhafi au coup-d'état contre le roi Idriss d'un côté, et les royalistes exilés, la tendance se profile avec l'apparition du dernier héritier Hassan Mohamed Senoussi qui se dit prêt à servir le peuple… C'est dans cette course gérée dans un timing pressant que se présenterait une nouvelle transition pour dégager un consensus à même de réactiver les provisions de la Constitution libyenne « établissant un état souverain indépendant et démocratique ». On ne semble pas trop se bousculer pour former une nouvelle équipe dirigeante pour redonner vie à un nouvel état démocratique.