Considérée comme l'une des plus anciennes et plus prestigieuses mosquée d'Algérie, Djamaâ El-Kebir, ou Djamaâ El-Atiq (mosquée antique), est implantée dans le ksar de Mestaoua au cœur de Touggourt. Architecturalement, l'édifice englobe une grande cour ceinte d'arcades, ainsi que deux petits patios, une fontaine, une grande coupole verte et un minaret de forme carrée. A l'intérieur, la mosquée dispose d'une grande salle de prière sous la coupole et d'un mihrab décoré de sculptures en plâtre, outre des dizaines de piliers et de voûtes. Une inscription gravée sur une vieille plaque en marbre blanc fixée à l'entrée de la salle de prière témoigne de sa fondation par le sultan Ibrahim Ben Djellab en 1220 de l'Hégire (1805). Cheïkh Ibrahim Ben Djellab est l'un des 36 sultans ayant régné durant environ quatre siècles (1414-1854) sur le royaume des Béni Djellab (descendants des Mérinides), basé à Touggourt qui s'étendait alors de la région d'Ouled Djellal (Biskra) au nord, au Chott Djérid (sud-tunisien) à l'est, via Oued-Souf (El-Oued), et Ouargla et N'goussa au sud-ouest, selon des études historiques. Auparavant, Djamaâ El-Kebir avait une école d'apprentissage du Saint Coran, de la sunna et du fiqh, encadrée par des chouyoukh de la région, notamment Mohamed Ben Abdelkrim, Mohamed Ben Brahim El-Fassi, Mohamed El-Tahar El-Obeidi et El-Hadj Adamou. La mosquée était aussi un lieu fréquenté par plusieurs personnalités religieuses célèbres telles que cheïkh Abdelhamid Ben Badis, Mohamed El-Bachir El-Ibrahimi, cheïkh Abderrahmane Ben Mohamed El-Djilali, et cheïkh Ahmed Hammani.