Réhabilitation ■ La grande mosquée de la ville va bénéficier prochainement d'une opération de restauration. C'est ce qu'ont indiqué les services de la direction locale de la culture. L'opération, déjà inscrite au programme sectoriel et confiée à un bureau d'études spécialisé dans le domaine qui reste à déterminer, a été retenue dans le cadre d'une intervention d'urgence visant la restauration et la préservation de cette mosquée, a-t-on précisé au service Patrimoine de la direction de la culture. Les travaux de restauration projetés s'ajoutent à une série d'opérations similaires de moindre envergure déjà menées par la commune de Touggourt et visant à mettre en valeur ce lieu de culte datant du XIXe siècle et menacé de dégradation, a-t-on fait savoir. Djamaâ El-Kebir ou Djamaâ El-Atiq (mosquée antique), implanté dans le ksar de Mestaoua au cœur de Touggourt, englobe une grande cour ceinte d'arcades, ainsi que deux petits patios, une fontaine, une grande coupole verte et un minaret de forme carrée. A l'intérieur, la mosquée dispose d'une grande salle de prière sous la coupole et d'un mihrab décoré de sculptures en plâtre, ainsi que de plusieurs dizaines de piliers et de voûtes. Une inscription gravée sur une vieille plaque en marbre blanc fixée à l'entrée de la salle de prière témoigne de sa fondation par le sultan Ibrahim Ben-Djellab en 1220 de l'hégire (1805). Cheikh Ibrahim ben Djellab est l'un des 36 sultans ayant régné durant environ quatre siècles (1414 à1854) sur le royaume des Béni-Djellab (descendants des Mérinides), basé à Touggourt qui s'étendait alors de la région d'Ouled Djellal (Biskra) au nord, au Chott Djérid (Sud tunisien) à l'est, via Oued-Souf (El-Oued), et Ouargla et N'goussa au Sud-Ouest, selon des études historiques. Auparavant, Djamaâ El-Kebir avait une école d'apprentissage du Saint Coran, de la Sunna et du Fiqh, encadrée par des chouyoukh de la région, notamment Mohamed Ben Abdelkrim, Mohamed Ben Brahim El-Fassi, Mohamed El-Tahar El-Obeidi et El-Hadj Adamou, ont indiqué des gestionnaires de la mosquée. La mosquée était aussi un lieu fréquenté par plusieurs personnalités religieuses célèbres telles que Cheikh Abdelhamid Ben Badis, Mohamed El-Bachir El-Ibrahimi, Cheikh Abderrahmane Ben Mohamed El-Djilali et Cheikh Ahmed Hammani, a-t-on ajouté de même source. La wilaya de Ouargla compte actuellement plus de 50 sites archéologiques et monuments historiques, dont cinq classés patrimoine national, à savoir, le site archéologique de Sedrata et le musée saharien à Ouargla, la mosquée de Béni-Djellab à Touggourt, ainsi que les vieux ksars de Ouargla et Témacine, fait-on savoir à la direction de la culture.