La décision prise par la Direction générale de la sûreté nationale de procéder au retrait progressif de ses agents des stades de football semble se répercuter négativement sur le déroulement des matches de championnat. La première journée de la Ligue 1 Mobilis a apporté son lot d'incidents et l'on déplore plusieurs blessés. L'avenir s'annonce-t-il sombre au chapitre relatif à la sécurité dans les stades ? Le président de la très active association citoyenne Ouled El-Houma, Abdelhamid Bergui, se dit plutôt pessimiste. Ce n'est pas le retrait des policiers qui aura provoqué la violence en cette entame de saison, mais ce sont les facteurs toujours présents rendant le terrain fertile aux fauteurs de troubles. Connaisseur par excellence de la réalité de la société algérienne et sa jeunesse, particulièrement portée sur le ballon rond, Bergui estime aussi, à partir de Bejaïa où il participe à une journée d'information sur invitation du wali, que les conditions sont loin d'être réunies pour que de simples stadiers puissent assurer l'organisation d'un match de football. « Les stadiers ne pourront jamais remplacer les policiers, lesquels ont l'expérience pour assurer la sécurité », tonne-t-il précisant, dans le même ordre d'idées, que la mission des stadiers est axée sur la sensibilisation. « Depuis quand un stadier se charge de la sécurité à l'intérieur des enceintes sportives », s'interroge Bergui, avant de lancer un important débat sur le profil de ce personnel dont la présence, faut-il le souligner, est nécessaire à plus d'un titre. « Franchement, je suis pessimiste. Surtout après avoir lu sur un journal qu'un président de club annonce l'engagement de 400 stadiers. Qui sont-ils ? D'où proviennent-ils ? Le stadier dont la tâche est de sensibiliser le supporter doit remplir certains critères d'éligibilité », fait remarquer l'ancien arbitre international appelant, du coup, à l'engagement d'une réflexion, voire d'un débat national, sur la responsabilité des uns et des autres dans le système footballistique national. « Le plus important maintenant est de définir la responsabilité de tous les acteurs du football. On ne peut jamais combattre la violence dans un contexte où on ne sait plus qui fait quoi. Je suis un enfant du stade, je sais parfaitement ce que je dis. Je déplore une gestion parallèle dans nos stades. Ce n'est pas normal qu'un stade soit plein, alors que la recette est insignifiante. Un climat délétère s'y est installé malheureusement. Il faudra régler ce problème pour que chacun se limite à ses prérogatives dans le strict respect des règlements en vigueur », estime encore Bergui. Ce dernier devra animer, nous révèle-t-il, une conférence de presse le 28 du mois en cours à Alger. Ce sera l'occasion pour lui de débattre avec les gens de la plume du mouvement associatif et des mécanismes à mettre en œuvre en vue de rendre nos arènes footballistiques distractives que destructives.