Les riverains des communes côtières sont las de ces images hideuses qui altèrent leurs localités. Au niveau de la Verte Rive, à Bordj El Kiffan, l'arrivée en masse des baigneurs n'est pas sans conséquences. « Après leur départ, c'est un véritable dépotoir qu'ils laissent derrière eux. Le comble est que le lendemain, ce sont peut-être les même personnes qui reviennent sur ces lieux. Pourtant, la commune a installé des bacs à ordures », explique un quinquagénaire natif de Bordj El Kiffan. La situation est identique sur l'ensemble des plages ouvertes à la baignade. Même le moindre sentier d'une crique n'y échappe pas. C'est le cas de la commune de Réghaïa et de sa plage familiale. Parmi les détritus, on retrouve particulièrement les bouteilles en plastique et les canettes de boissons gazeuses. Au niveau de l'entrée principale d'un nouveau lotissement d'habitations, les piétons ne savent plus où mettre les pieds. De part et d'autre de l'allée, pourtant menant vers un lycée, des bouteilles, packs de jus et gobelets jonchent le sol. Une situation que déplorent les citoyens. La non-couverture du quartier par les services de nettoiement Netcom ou Extranet a compliqué davantage la situation. Certes, une rotation est assurée par un opérateur privé désigné par la commune à raison d'un passage tous les deux jours, mais cela reste insuffisant pour absorber les grandes quantités d'ordures abandonnées. Au niveau national, les unités de la police de l'urbanisme et de l'environnement ont recensé, au premier trimestre de 2016, 11.643 infractions dont 7.056 liées à l'environnement et 4.587 à l'urbanisme. Selon un bilan de la direction générale de la Sûreté nationale, sur un total de 7.056 infractions liées à l'environnement, 3.383 concernent les déchets, 3.490 l'hygiène et la santé publique. Du côté de Netcom, un programme spécial saison estivale concernant le renforcement des moyens humains et matériels et l'augmentation des rotations de passage des camions de ramassage d'ordures a été établi. Ces efforts rejoignent ceux menés en juin dernier, en période de Ramadhan, un autre mois marqué par l'augmentation des ordures. Durant cette période, Netcom a mobilisé 5.400 agents et 368 camions pour assurer le transport des 40.000 t de déchets récoltées en moyenne par mois vers les centres d'enfouissement technique de Hamici (Zéralda) et Corso (Boumerdès). Les efforts des entreprises de nettoiement à elles seules ne peuvent suffire sans l'implication des citoyens, appelés à plus de civisme et à respecter les horaires de sortie des ordures.