Le Palais des Raïs (Bastion 23), partie intégrante de la Médina d'El Djazaïr (La Casbah), est détaché, voire même isolé, de son environnement traditionnel, suite aux différents bouleversements et restructurations qu'a subis La Casbah à l'époque française. Ce n'est qu'en 1909 que le Bastion 23 est classé monument historique sous l'appellation « Groupe de maisons mauresques » pour l'intérêt architectural qu'il représentait d'une part, et comme dernier quartier (houma) de la Basse-Casbah, d'autre part. Un classement qui sera reconduit par les pouvoirs publics le 20 décembre 1967 par l'ordonnance n° 67-281. En 1991, c'est au tour de la Médina d'El Djazaïr (La Casbah) d'être érigée comme patrimoine national et puis classée patrimoine universel par l'Unesco en décembre 1992. Ce double classement dénote l'importance octroyée par les instances nationales et internationales à ce joyau architectural et urbain délimité par un périmètre de protection et de sauvegarde qui intègre en son sein le Palais des Raïs (Bastion 23). Le Palais des Raïs, de par sa situation urbaine des plus favorables — unique dans un carrefour de plusieurs directions — et sa stature imposante, qui lui confèrent une position de choix dans ses liaisons avec la ville, est devenu un passage incontournable pour beaucoup de monde. L'afflux de visiteurs, de délégations, de groupes d'élèves et d'étudiants est permanent. L'histoire du Palais commence par la construction de Bordj Ezzoubia en 1576 par le Dey Brahim Pacha et ceci afin de renforcer les moyens de défense de la Basse-Médina. On le désigne successivement par les noms de Qaâ Essour (bas du rempart), Sbaâ Tbaren (les sept tavernes) et Topanet Arnaout en référence aux pièces d'artillerie érigées par le Raïs Mami Arnaout.