Le Gabon n'a « besoin de personne » pour régler la crise politique née de l'élection présidentielle, a lancé, hier, le président Ali Bongo Ondimba, ajoutant que « l'ingérence n'est pas une bonne chose ». La Cour constitutionnelle a validé, dans la nuit de vendredi à samedi, la réélection du président Bongo, en rejetant l'essentiel du recours de son principal rival Jean Ping. Ce dernier, qui se proclame toujours « le président élu », a rejeté cette décision la qualifiant de « déni de justice », et a appelé la communauté internationale à « prendre la mesure de la situation du Gabon ». Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ay-rault, a, quant à lui, regretté que l'examen des recours n'ait pas levé « tous les doutes » sur la réélection du président gabonais. L'Union africaine (UA) et les Etats-Unis ont tout juste pris acte de la décision de la Cour constitutionnelle. « L'élection est maintenant derrière nous. Il faut regarder le futur », a estimé, pour sa part, Bongo, évoquant la proposition de « dialogue national ». Bongo a assuré que « tout est sur la table : Code électoral (...) mandat présidentiel, nous allons discuter de tout ». Prenant le relais de son père Omar Bongo, à sa mort en 2009, la première élection du fils Ali avait déjà été contestée par ses opposants devant la Cour constitutionnelle.