Le Maroc a été désavoué après l'affichage d'une carte géographique du royaume incluant les territoires occupés du Sahara occidental. Elle fut exposée lors d'une exposition organisée dans l'enceinte de cette institution sous le thème « Maroc : terre des énergies renouvelables ». Cette manifestation avait été initiée par les eurodéputés Gilles Pargneaux et Victor Bostinaru, les alliés du Maroc au sein de l'institution européenne (UE). « L'usage de cet espace d'exposition a été alloué sans frais par le Parlement européen à l'un de ses députés, en accord avec les règles en usage. Le Parlement européen n'assume aucune responsabilité quant au contenu et informations figurant dans cette exposition ou manifestation culturelle », a réagi le service exposition du Parlement européen après que des voix se sont élevées pour dénoncer les prétentions marocaines sur le Sahara occidental. L'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani, a qualifié les manœuvres des alliés du Maroc de « spectacle affligeant », soulignant que « l'activisme » de ces eurodéputés, connus pour être au service de la propagande expansionniste du royaume, a été dénoncé par leur propre parti. L'entêtement marocain à vouloir faire admettre à la communauté internationale l'irréversibilité du fait accompli de l'occupation du Sahara occidental par le royaume, a été décrié par le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, et par de nombreux eurodéputés, ainsi que par l'intergroupe « Paix pour le Sahara occidental » au Parlement européen qui ont exigé le retrait immédiat de cette carte « trompeuse ». Dans une lettre adressée à la présidente du groupe socialiste au Parlement européen, dont sont issus les organisateurs de l'exposition, Sidati a demandé le « retrait immédiat » de la carte géographique en question et qu'une correction soit « apportée publiquement » au nom de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D). « Le Front Polisario a toujours entretenu des relations constructives et positives avec le S&D, et à la faveur de nos engagements, nous n'avons aucune raison de croire que la position officielle des socialistes et démocrates est de soutenir et normaliser l'occupation marocaine du Sahara occidental, ou de contredire les décisions de la Cour de justice de l'Union européenne », a-t-il souligné. Sidati a affirmé que le Sahara occidental est inscrit sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU et que l'avocat général de la Cour de justice de l'UE, Melchior Wathelet, a considéré, en décembre 2015, que l'accord UE-Maroc sur la libéralisation des échanges des produits agricoles et de la pêche, signé en 2012, ne s'applique pas au Sahara occidental qui « ne fait pas partie du territoire du Maroc ». Le ministre sahraoui a ainsi exhorté l'UE à prendre « en urgence des mesures fermes pour régler le conflit du Sahara occidental conformément aux résolutions de l'ONU qui pourvoient à l'autodétermination du peuple sahraoui opprimé ». Dans la dernière colonie en Afrique, on bafoue également les droits des défenseurs européens des droits de l'homme. La dernière exaction a été commise jeudi dernier. La militante française des droits de l'homme, Claude Mangin, - qui s'est rendue au Maroc pour rendre visite à son mari, le militant sahraoui Naâma Asfari, détenu politique au Maroc - a été expulsée de l'aéroport de Casablanca, a-t-on appris. Dans un communiqué, l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique a qualifié cette expulsion de « nouvelles représailles » des autorités marocaines à l'égard de celle qui a porté plainte pour torture auprès de la justice française et du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.